Le latéral droit anglais, Kieran Trippier, éblouit depuis le début de la Coupe du monde. Ses centres, corners et coups francs exquis seront l'une des armes principales de l'Angleterre dans ce tournoi. Pas certain, pourtant, que Gareth Southgate n'arbore son joyau contre la Belgique aujourd'hui à Kaliningrad alors que le match pour la tête du groupe G n'a pas vraiment d'enjeux. D'un autre côté, comment peut-il se passer d'un joueur qui a été à l'origine de la majeure partie des occasions des «Trois Lions» en Russie? «Kieran Trippier est le meilleur centreur de l'Angleterre depuis David Beckham», affirme Sky Sports, révélant l'opinion des médias britanniques, qui le surnomment d'ailleurs le «Beckham de Bury». Le joueur de Tottenham (27 ans) n'a d'ailleurs jamais caché son «admiration» pour le «Spice Boy» au pied droit magique. «Chaque fois qu'il prend son élan, il crée une menace avec sa précision», continue le Telegraph, qui rappelle que c'est déjà grâce à un corner de Trippier que Harry Kane a marqué le but libérateur dans le temps additionnel contre la Tunisie (2-1). Dans une Coupe du monde où les coups de pied arrêtés ont pris une telle dimension, le petit arrière droit est devenu indispensable. Et l'Angleterre peut utiliser avec délectation ses menaces aériennes, Harry Maguire et John Stones, et bénéficier des exploits de son buteur maison, Harry Kane. Le Panama en a payé le prix fort (6-1). «Sur les huit premiers corners de ce tournoi, l'Angleterre s'est procuré six actions et a marqué trois fois. Sur leurs 72 derniers corners, ils n'avaient pas marqué une seule fois», rappelle le Telegraph, insistant sur l'importance de Trippier. Le natif de Bury, dans la banlieue mancunienne, a fait ses armes à Manchester City, sans jamais y jouer. Il s'est ensuite fait un nom à Burnley, en Championship, avant de rejoindre Tottenham en 2015, pour concurrencer Kyle Walker sur le flanc droit. Mais Trippier a pris tellement d'importance ces deux dernières saisons que Mauricio Pochettino n'a pas hésité longtemps avant de laisser partir Walker vers Manchester City pour un prix d'or. Afin d'assurer le coup, les Spurs ont recruté l'ancien Parisien Serge Aurier, mais c'est à nouveau Trippier qui s'est imposé comme le titulaire indiscutable. Cette montée en puissance a d'ailleurs bousculé les plans de Gareth Southgate. Dans sa vision moderne du jeu, le sélectionneur a besoin de défenseurs adroits et passeurs pour construire ses attaques. S'il dispose en Maguire et Stones de bons manieurs de ballon, la quête d'un troisième larron n'a mené à rien. Jusqu'à ce qu'il aligne Walker, pas forcément ravi d'ailleurs, à la droite de la défense à trois. Solution parfaite: Southgate peut bénéficier de l'apport de Trippier sur le flanc droit et la touche de balle du rapide Walker s'aligne parfaitement avec l'idée que le technicien se fait d'un défenseur central. L'Angleterre fait désormais face à un problème. L'arrière droit a tellement fait pencher le jeu de son côté du terrain lors des victoires contre la Tunisie et le Panama qu'il a rendu les «Trois Lions» un peu prévisibles. Le sélectionneur adverse qui arrivera à couper la relation entre les deux «Spurs» Trippier et Kane aura déjà réussi une partie du travail. Encore que... Ce Kane-là, meilleur buteur du Mondial avec déjà cinq réalisations, n'a besoin que de moitiés de ballons pour marquer. «Du moment que vous mettez les centres dans la bonne zone», expliquait Trippier lors de son arrivée en Russie. «On sait qu'il va être capable de les mettre dedans.»