Interminables débats Les arbitres ont, dorénavant, tendance à ne plus prendre leurs responsabilités et à laisser parler la vidéo afin de ne pas être face à l'erreur. Lors d'une conférence de presse tenue vendredi, la FIFA a fait un premier bilan de la VAR dans cette Coupe du monde. Elle reconnaît que certains points de détails restent à peaufiner mais elle est globalement «très satisfaite». On l'aime ou on la déteste mais elle ne laisse personne indifférent. Depuis le début de la compétition, la VAR a apporté ses lots de controverses et de satisfactions. Dans la grande majorité des cas, elle est parvenue à régler des situations compliquées comme sur le premier but coréen contre l'Allemagne. Mais parfois les images ou même son utilisation a posé question comme sur ce tacle illicite de Boateng sur Berg lors de Allemagne - Suède qui n'a pas été sanctionné. Autre critique de la VAR: elle a bien souvent décidé de l'issue de match lors de ces deux derniers matchs fous du groupe B entre l'Espagne et le Maroc, et le Portugal et l'Iran. Mais ici aussi, certaines décisions prises ont terminé en polémiques comme le coup de coude de Ronaldo ou le corner tiré par l'Espagne du mauvais côté qui a abouti au but de l'égalisation de Iago Aspas. A la fin de la rencontre, le message à la télévision de Amrabat en disait long: «VAR is bullshit». Aussi, les arbitres ont dorénavant tendance à ne plus prendre leurs responsabilités et à laisser parler la vidéo afin de ne pas être face à l'erreur. Pourtant malgré ces critiques, la FIFA tenait une conférence de presse en présence du patron des arbitres, Pierluigi Collina. L'Italien a fait un premier bilan de ce nouveau système et il est plutôt «satisfait» à l'image de ce taux de bonne décision qui est passé de 95% à 99,3%. Lors des 48 premiers matchs, «335 incidents ont fait l'objet d'une vérification. Tous les buts (122 sur la phase de groupes, ndlr) ainsi qu'un bon nombre de situations ont été vérifiés pour 6,9 visionnages par match en moyenne». La VAR a aussi permis de rectifier 14 décisions arbitrales (comme lors de Brésil - Suisse où un penalty a été accordé puis refusé à Neymar, ndlr). Enfin autre point qui a donné satisfaction, c'est le faible temps mort que demande l'utilisation de la vidéo. LA FIFA a estimé cette pause à 80 secondes et indique qu'il peut diminuer pour la suite. «Dans certains cas, la décision aurait pu être donnée plus tôt, mais l'arbitre a veillé à prendre quelques secondes supplémentaires pour être certain de prendre la bonne décision», a expliqué Collina. La VAR a encore de beaux jours devant elle mais ses détracteurs aussi. Par ailleurs, et concernant les critères du fair-play, qui a éliminé le Sénégal et qualifié le Japon sur la base du nombre de cartons jaunes reçus lors de la phase de groupe, le point sera fait après la Coupe du monde, a expliqué la FIFA tout en assurant ne pas voir «le besoin de changer pour l'instant». «C'est la première fois que nous utilisons cette règle dans une Coupe du monde senior, après l'avoir testée notamment dans les tournois de jeunes», a rappelé le responsable de l'organisation des tournois et des évènements à la FIFA Colin Smith. «Bien sûr nous voulons éviter les situations où les équipes pensent» à leur classement, «nous pensons que les équipes doivent avancer en se focalisant sur leur propre performance et sur ce qui se passe sur le terrain», a expliqué Colin Smith. «Le critère du fair-play est un critère additionnel très clair, nous pensons que le fair-play et le respect sur le terrain font totalement partie du football que nous souhaitons promouvoir et c'est pour cela que nous l'avons mis en place», a-t-il encore indiqué.