Certaines agences que nous avons approchées ont exprimé leur volonté et leur désir d'engager des guides touristiques Le guide touristique ne figure plus parmi la liste des demandes des touristes qui viennent dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ce personnage qui connaît l'histoire et la géographie des lieux comme sa poche, n'existe plus. Et, c'est justement en cette période estivale que le vide laissé par «l'ami et l'accompagnateur» des visiteurs se fait sentir. Faudra-t-il réinventer le métier? Du coup, le visiteur qui arrive à Tigzirt ou à Azeffoun est ébloui par la beauté féérique de ces villes. Mais en repartant, il est triste car il n'a pas pu faire connaissance avec l'histoire de ces lieux. Il part après un séjour ou une journée, à papoter dans l'eau des plages et une longue sieste sous les parasols. Pourtant, Azeffoun et Tigzirt, c'est une histoire longue de plusieurs centaines de siècles. Le visiteur repart le soir avec le sentiment d'être passé à côté de son but, découvrir les villes. Dans ce schéma, un seul être, le guide touristique, vous manque et tout est dépeuplé. Pourtant, en laissant sa place à celui-ci, le tourisme fonctionnera, au moins, mieux que maintenant. Certaines agences que nous avons approchées ont exprimé leur volonté et leur désir d'engager des guides touristiques si une organisation globale du secteur se met en place, parce que le guide touristique, ajoutent-ils, est fait pour accompagner les visiteurs sur les sites dispersés à travers la wilaya. Pour accomplir sa tâche, il a besoin de la mise en place de circuits touristiques dans diverses directions. Ce qui, objectivement, rend nécessaire l'implication des services de transport. L'aménagement de lignes adaptées aux besoins des visiteurs est primordial pour l'émergence du métier de guide touristique. A Tigzirt par exemple, il n'existe pas encore de lignes pour raccorder les différentes plages. Pour s'y rendre, un visiteur qui vient à la Grande Plage doit recourir aux taxis et aux microbus desservant les villages pour aller à Tamda Ouguemoun ou la plage Tassallast. Dans une même ville, le visiteur se retrouve dans l'impossibilité de changer de plage et/ou encore plus impossible de visiter les sites historiques dispersés sur un périmètre de plusieurs kilomètres. Aussi, dans ces conditions, la renaissance du métier de guide touristique est pour l'instant impossible. Son existence est liée à la mise en place de lignes de transport fluides capables de relier les différents sites touristiques. Ces lignes, mises à la disposition du touriste, ne peuvent par ailleurs être suffisantes sans l'implication directe des agences de voyages. Ces dernières, contraintes de survivre avec des demandes de visas et des Omra, ont besoin d'être directement impliquées dans la politique touristique locale. La mise en place de ce transport et son organisation adaptée aux besoins du tourisme pourrait, selon les spécialistes, enclencher une dynamique de réactivation des agences et, par voie de conséquence, la réémergence du métier de guide touristique. Pour cette saison, il est quasiment trop tard pour organiser cela. ce sera l'objectif des prochaines saisons. Pour réussir à faire renaître ce métier, il faudra réunir les conditions durant les préparatifs. La renaissance du métier de guide touristique passe aussi par la multiplication des formations à ce métier, parallèlement à la mise en place des mécanismes indispensables à sa survie. Enfin, notons que la machine du tourisme ne peut être enclenchée sans l'implication de tous les acteurs nécessaires. Le tourisme, ce n'est pas uniquement l'artisanat ou les plages. C'est toute une industrie qui repose sur plusieurs secteurs comme le transport, la culture, l'agriculture, l'industrie. Le tourisme, ce n'est pas uniquement l'affaire des services du tourisme, mais de tout le monde, même des citoyens.