Quoi qu'il arrive ce soir entre l'Angleterre et la Croatie, le club anglais de Tottenham placera un représentant, actuel ou passé, en finale du Mondial-2018. Et l'impact de ses fers de lance, comme Harry Kane, confirme un retour au premier plan depuis quelques saisons, pour le plus grand plaisir de ses supporters. «Spurs» en progression Dur, dur, de se faire une place sur la carte des clubs londoniens. Entre les puissants Chelsea et Arsenal, à côté de West Ham et de ses remuants supporters, Tottenham, dont le deuxième et dernier titre de champion d'Angleterre date de 1961, pointe pourtant du nez depuis quatre saisons avec l'arrivée à sa tête de l'Argentin Mauricio Pochettino. Nommé en mai 2014 à la tête du club à la tunique blanche, l'ancien joueur du PSG a terminé 5e pour sa première saison, troisième pour la deuxième, deuxième pour la troisième, troisième pour la quatrième. Son équipe a aussi été performante la saison dernière en Ligue des champions, terminant première de son groupe devant le Real Madrid et passant près d'une qualification en quarts finalement annihilée par le froid réalisme de la Juventus. Lors de ce Mondial, certains de ses cadres se sont illustrés, notamment le buteur anglais Harry Kane qui a déjà inscrit 6 buts lors de l'épreuve, avant la demi-finale contre la Croatie ce soir. Modric, made in Tottenham Et Tottenham est l'équipe la plus représentée au stade des demi-finales avec neuf joueurs sous contrat: Harry Kane, Dele Alli, Kieran Trippier, Danny Rose, Eric Dier côté anglais, Toby Alderweireld, Jan Vertonghen et Mousa Dembélé pour la Belgique, Hugo Lloris pour la France. Aucun en Croatie? Peut-être mais Luka Modric y a quand même passé quatre saisons, entre 2008 et 2012, jusqu'à ce que le Real Madrid investisse plus de 40 millions d'euros pour le recruter. Le triple champion d'Europe en titre, lui, n'a plus que trois représentants en demies: Modric, Raphaël Varane et Mateo Kovacic. Equipe de «bottlers» «L'Angleterre possède une des meilleures ligues en Europe», a observé dimanche le sélectionneur Zlatko Dalic en conférence de presse. «Si nous avions l'argent de l'Angleterre, qui sait ce que nous aurions dans nos mains.» Tottenham, longtemps caricaturé en club de «losers», tient en tout cas une belle revanche dont les supporters se sont félicités: «Pas mal, quand on sait que nous sommes censés avoir une équipe pleine de bottlers'', un terme d'argot désignant des joueurs dont la qualité s'évapore quand le niveau s'élève» se félicite un podcast intitulé «Last Word on Spurs». «Je n'aurais jamais pensé que ça puisse arriver et je n'arrive pas à croire que je dis ça, mais je pense vraiment que Tottenham pourrait avoir une chance de gagner un trophée ici à la Coupe du Monde» écrit l'acteur et comédien Jack Whitehall sur Twitter. Attention quand même: si c'est la Croatie qui soulève la Coupe du monde le 15 juillet à Moscou, les supporters des Spurs risquent de devoir faire face à un sacré retour de bâton.