La plupart des sites concernés par le relogement se trouvaient dans la commune de Mohamed Belouizdad. 1000 familles ont été relogées en l'espace de deux semaines. La dernière vague a profité jeudi dernier à plus de 500 familles occupant des habitations précaires, des espaces pédagogiques, des logements de fonction et des immeubles menaçant ruine. C'est dans le cadre de la deuxième phase de la première étape de la 24e opération de relogement à Alger que ces familles, issues de 21 sites situés à Hussein Dey, Kouba, El Makaria et Mohamed Belouizdad, sont parties sous des cieux plus cléments. L'opération en cours devrait se dérouler en quatre étapes. Les deux prochaines étapes devraient alors être d'une bien plus grande envergure, puisqu'il reste 7000 familles à reloger dans le cadre de cette opération. Le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, avait déclaré que les familles qui bénéficieront de cette opération sont «des familles occupant des habitations précaires» et «des logements exigus», mais cette fois-ci, ce sont les occupants des espaces pédagogiques et des logements de fonction (277 familles) qui ont été relogés en priorité. Abdelkader Zoukh avait donné des instructions dans ce sens, afin de libérer ces espaces au profit des élèves et du corps enseignant, en vue de la prochaine rentrée. Il a aussi ordonné la réhabilitation immédiate de ces espaces, dès leur évacuation. Le but est qu'ils soient fonctionnels en septembre. D'autres classes et cantines seront libérées graduellement, au rythme des relogements, afin d'assurer une rentrée scolaire dans les meilleures conditions. Les 223 familles restantes étaient constituées essentiellement de familles occupant des appartement situés dans des immeubles menaçant ruine (100 familles). Toutes ces personnes commenceront une nouvelle vie dans de nouveaux logements à Birtouta, Douéra et Birkhadem. Selon le cabinet du wali, l'opération a permis de récupérer pas moins de 14 hectares en vue, entre autres, de l'organisation des prochains Jeux africains et de la réalisation de projets de développement. La plupart des sites concernés par le relogement sont situés dans la commune de Mohamed Belouizdad et les familles occupant des espaces pédagogiques le faisaient dans les communes de Sidi M'hamed, Bab El Oued, El Harrach, Hussein Dey, Bir Mourad Raïs, Draria, Zéralda, Baraki, Bouzaréah, Chéraga, Dar El Beïda et Rouiba. Parmi les sites évacués, se trouve un terrain concerné par un projet de réalisation de 286 logements à Kouba et des terrains destinés au projet de réhabilitation de Oued Ouchayah. Plusieurs bidonvilles ont également été évacués. Le directeur général de l'Office de promotion et de gestion immobilière (Opgi) a déclaré à la presse que «toutes les nouvelles cités ont été équipées de toutes les nécessités et les commodités», notamment d'ascenseurs et d'antennes paraboliques collectives. Une bonne manière d'éviter de voir pulluler les paraboles comme des champignons aux fenêtres. Dès la rentrée prochaine, ces cités seront également équipées d'annexes administratives, de structures de sûreté ainsi que d'espaces verts et aires de jeux. Pour rappel, cette 24e opération de relogement à Alger concernera 8000 familles, après les 44.000 qui ont déjà été relogées depuis juin 2014. Le logement a été érigé en priorité absolue par le gouvernement, et à raison, au vu de la crise de l'immobilier et de son insuffisance, au vu de la démographie galopante en Algérie. Une priorité qui a été maintenue même pendant les pires moments de disette et de chute des cours du pétrole. Cependant, ces opérations ne se passent pas toujours dans la quiétude, il arrive que les forces de l'ordre soient présentes en nombre, à l'exemple de la série de mécontentements qu'a connue Bordj El Kiffan, dont les habitants du quartier de Ben Merad ont fermé la route principale pour protester et exprimer leur incompréhension. Ils ont demandé à être eux aussi relogés. Des faits similaires se sont produits récemment à Draria. Un rassemblement a aussi eu lieu à la daïra d'Adrar dans le cadre de protestations similaires. Parfois les heurts ont lieu après les opérations de relogement, et souvent entre les anciens habitants des quartiers et les familles nouvellement relogées. La retenue est de mise, les familles doivent prendre leur mal en patience car le béton coule à flots. Même les terres agricoles ne sont pas épargnées par cet impératif de logement. De nouvelles terres logent de nouvelles familles, mais quelles terres vont-elles les nourrir?