La plus grande opération de relogement depuis l'indépendance poursuit son cours dans la capitale. Après la trêve durant le mois de Ramadhan, les responsables se sont remis aussitôt au travail. C'est normal, puisque les délais doivent être respectés et ce dans l'espoir de relever le grand défi de l'éradication définitive de l'habitat précaire. Surtout que le dernier séisme qui a ébranlé la Capitale a engendré de nombreux dégâts aux vieilles bâtisses. Plus de 470 familles occupant des immeubles menaçant ruine (IMR) de six communes urbaines du Grand Alger ont été relogées dans la nuit de mardi à mercredi dans une nouvelle cité d'habitation à Douera (15 km au sud d'Alger). Le relogement de ces familles à la cité des 1.032 logements à Ouled Mendil, dans la commune de Douera (sud-ouest d'Alger), s'inscrit dans le cadre de la distribution progressive de 25.000 logements sociaux locatifs aux familles issues de sites précaires. Le recasement à Oued Mendil a concerné 474 familles issues de 47 IMR des communes de la Casbah (133 familles), Bab El Oued (128 familles), Raïs Hamidou (118 familles), Sidi M'hamed (67 familles), Ain Benian (25 familles) et Kouba (3 familles), a détaillé la wilaya d'Alger. Cette opération a bénéficié notamment aux populations des communes qui ont enregistré des effondrements partiels des vieilles bâtisses à la suite du séisme de vendredi dernier, de magnitude 5,1 degrés qui avait frappé le Grand Alger. Le relogement de ces familles "sinistrées" du dernier séisme a été déjà programmé dans le cadre de lutte contre l'habitat précaire. "Les 58 familles de Bologhine ont été recasées vendredi à Chaïbia à cause du séisme, sinon leur relogement était programmé pour septembre prochain", avait indiqué samedi le directeur du logement de la wilaya, Smail Loumi. La Casbah s'est taille la part du lion avec 204 familles recasées en deux opérations. La première, organisée dans la soirée de dimanche, avait vu le relogement de 71 familles à la cité des 3.216 logements de Chaïbia, dans la commune de Ouled Chebel, à 20 km au sud de la capitale. Au total, 5.300 logements sociaux ont été distribués à Alger depuis le début des opérations de recasement le 21 juin dernier. Avant l'inauguration mardi de la nouvelle cité de Ouled Mendil, la wilaya avait relogé samedi 424 familles, installées dans un bidonville à El Hamiz (Dar El Beida), à la cité ''5 Juillet 1962'' de la commune de Larbaa (W. de Blida). Les baraques de ce bidonville d'El Hamiz, dont la présence avait empêché l'inauguration d'un lycée mitoyen, prêt depuis deux ans, ont été aussitôt rasées pour permettre la poursuite des travaux, le wali Abdelkader Zoukh ayant assuré que l'ouverture de ce lycée se fera dés la prochaine rentrée scolaire. La wilaya d'Alger dispose d'un programme global de 84.000 logements destinés à la lutte contre l'habitat précaire, dont 25.000 unités sont en cours de distribution et 11.000 logements seront réceptionnés avant la fin 2014.
Plus de 50 hectares de terrains récupérés à Alger En outre, la démolition du vieux bâti et l'éradication des bidonvilles a permis, depuis le mois de juin dernier, la récupération de plus de 50 hectares de terrains dans la capitale, a indiqué le chargé d'études et de synthèses au niveau de la wilaya d'Alger, Smail Mohamed. "Les assiettes foncières dégagées à la faveur de l'éradication, après le relogement des familles habitant les immeubles menaçant ruine et les bidonvilles, a permis de récupérer, depuis le 19 juin dernier, 52 hectares de terrains dans la capitale", a précisé M. Smail dans une déclaration à l'APS. Il a expliqué, à ce propos, que ces assiettes foncières, libérées notamment à El-Harrach, Hussein Dey, Birkhadem, Ouled Koreich, Rais Hamidou, Bologhine Bab El Oued, seront exploitées dans divers projets notamment le logement. "Nous avons prévu des projets de logements et d'équipements publics sur les terrains évacués après avoir rasé les chalets et les bidonvilles qui ceinturent anarchiquement la capitale", a noté M. Smail qui coordonne également la cellule d'expertise, installée au niveau de la wilaya, au lendemain du séisme qui a frappé la capitale vendredi dernier. Afin de faire barrage aux indus occupants de les squatter, les autorités locales, contrairement aux années précédentes, procèdent à la démolition de ces immeubles et des bidonvilles, une fois que les derniers habitants quittent les lieux, ce qui a permis la récupération de ces espaces. Parmi les projets déjà inscrits ou relancés, on cite le stade communal de Birkhadem, la ligne ferroviaire Zéralda-Birtouta ainsi que le nouveau siège du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, qui sera réalisé au site dit "Côte rouge" à El Makaria (Hussein Dey). Pour ceux (terrains), évacués à l'intérieur de la ville d'Alger, qu'ils soient privés ou publics, leur destinée est tributaire de leur "nature juridique et des projets prévus", a expliqué le responsable. La wilaya d'Alger, qui a lancé depuis 2010 une vaste opération de relogement, dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire et la mise en œuvre de son plan de modernisation de la capitale, a été contrainte, après le séisme qui a secoué vendredi dernier la capitale et sa périphérie, d'accélérer la cadence. Près de 800 familles ont été relogées depuis vendredi dont 424 familles d'El-Hamiz (Dar-El-Beida), 58 autres de Bab-El-Oued et 79 issues de la Casbah (Bab-El-Oued). Pour les immeubles de la Casbah qui ont subi des effondrements partiels, des équipes d'architectes mènent une opération d'expertise afin de déterminer les dégâts du séisme avant de lancer, exceptionnellement, des travaux de restauration de cette veille cité, classée par l'UNESCO patrimoine mondial sauvegardé. Interrogé, dans le même sillage, sur le sort des terrains évacués à El Hamma après l'éradication de plusieurs immeubles vétustes, M. Smail a expliqué que c'est le Plan Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (PDAU) qui détermine le plan d'occupation du sol et définit l'extension urbaine et la nature et l'implantation des projets.