Cette bande frontalière est traversée par des activités et des pratiques qui constituent un véritable casse-tête pour les autorités algériennes On assiste, ces derniers temps, à la désinformation diabolique émanant de certaines chancelleries et des ONG en mal d'objectivité et d'impartialité. Les travaux de la 6ème session de la commission bilatérale frontalière algéro-nigérienne débuteront le 15 du mois en cours sur fond de suivi et de coordination sur des questions qui ont été abordées lors de la 5ème session qui s'est déroulée à Niamey. Il y a lieu de rappeler qu'entre l'Algérie et le Niger, il y a une ceinture frontalière qui oscille entre 900 à 1000 km. Cette bande frontalière est traversée par des activités et des pratiques qui constituent un véritable casse-tête pour les autorités algériennes. Selon des sources bien informées, l'essentiel des travaux de la 6ème session sera ponctué par la mise en place de mécanismes susceptibles «de redynamiser les structures de coopération, elle sera l'occasion pour les deux parties d'examiner les voies et moyens à même de renforcer leur coopération bilatérale, notamment en ce qui concerne la lutte contre les fléaux liés à la contrebande et au commerce informel», précise la source. La contrebande et le commerce informel ont toujours émaillé les rapports algéro-nigériens dans la mesure où la vulnérabilité et la précarité qui caractérisent le Niger sur le plan économique et social, voire stratégique même, font d'elle une «plaque tournante» et de transit de tous les fléaux et des pratiques qui ont trait au crime organisé. D'ailleurs, même le volet «sensible» de l'immigration illégale a trouvé son essor dans ce cadre lié au crime organisé en recourant au trafic des êtres humains via un réseau de passeurs qui ne lésinent devant rien pour faire de ce trafic un moyen multiforme pour alimenter le réseau transnational du crime organisé et le terrorisme au niveau du Sahel et l'Afrique de l'Ouest. La session précédente qui s'est déroulée à Niamey, avait soulevé la problématique sécuritaire et aussi le flux migratoire qui est dans sa grande majorité un flux «clandestin» utilisé par les narcotrafiquants et certaines anciennes puissances dans la perspective de reconfigurer la région du Sahel en optant pour un scénario de «déstabilisation» de la région en général et les frontières algériennes en particulier. Les travaux de la 6ème session de la commission bilatérale frontalière algéro-nigérienne s'attellera à «renforcer la coopération au niveau des villes frontalières, à travers la promotion des échanges, notamment dans le domaine de la coopération sécuritaire au niveau des frontières, la mobilité des personnes, la coopération économique dans toutes ses dimensions, particulièrement en matière de développement durable», cette approche qui a ponctué les sessions précédentes entre les deux pays est toujours en vigueur car il reste à approfondir ces échanges et mettre en place des instruments fiables et durables pour cerner et juguler les phénomènes et les fléaux qui menacent les régions frontalières entre les deux pays. Selon toute vraisemblance, la question de l'immigration «illégale» et le flux migratoire qui émane du Niger seront abordés avec insistance lors des travaux de la 6ème session de la commission bilatérale frontalière algéro-nigérienne. Surtout que ces derniers temps on assiste à la désinformation diabolique émanant de certaines chancelleries et des ONG en mal d'objectivité et d'impartialité quant à cette question humanitaire où les vrais responsables de ce drame humanitaire sont épargnés sciemment pour impliquer l'Algérie dans une spirale aux relents machiavéliques et aux objectifs de déstabilisation du pays via la création d'un ventre mou au niveau de nos frontières. L'ONU avait enregistré «28 000 personnes rapatriées d'Algérie depuis le début de l'opération en 2014», a précisé le bulletin du bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) des Nations unies au Niger. Mais l'ONU use d'un lexique clair et limpide par rapport à ce volet crucial et sensible du rapatriement en indiquant: «Quelque 28.000 personnes, majoritairement des migrants illégaux nigériens, ont été rapatriées d'Algérie vers le Niger», a attesté le bulletin du bureau de coordination des affaires humanitaire. Cet aspect aussi délicat a été un moyen pour faire plier la position algérienne qui a refusé catégoriquement de créer des centres d'accueil pour des migrants au moment où les donneurs de leçons qui tirent les ficelles de la situation au niveau du Sahel le transforment en une véritable poudrière en refusant et rejetant d'emblée d'installer des centres d'accueil pour les réfugiés et les migrants où la responsabilité revient à ces officines et chancelleries en matière de drame humanitaire et de guerres civiles enclenchées dans la région du Sahel. Même si les autorités nigériennes ont commis des dépassements dans leurs discours politiques et leur réaction quant aux migrants et leur rapatriement de l'Algérie à leur pays d'origine, les autorités algériennes font dans la retenue et le traitement global de l'affaire. La question des migrants subsahariens dépasse le volet humanitaire, elle est d'ordre géostratégique et relève de la sécurité nationale du pays. Les frontières algéro-nigériennes sont ponctuées par des pratiques qui menacent la stabilité du pays sur le plan sécuritaire. Les travaux de la 6ème session de la commission bilatérale frontalière entre les deux pays seront l'occasion pour mettre un point d'orgue sur ce dossier en baliser le terrain sur le plan des échanges et de la coopération sécuritaire, économique, sociale et en matière de développement durable au niveau de la ceinture frontalière algéro-nigérienne.