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Le poids des spécificités sociologiques REFERENDUM SUR LA CHARTE POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION NATIONALE
TAUX DE PARTICIPATION À ALGER ET EN KABYLIE
La revendication identitaire, qui a été au centre de longues luttes de générations entières de militants, revient de nouveau sur la scène. La Kabylie et la capitale sont des cas atypiques en termes de taux de participation. La première, en raison de son caractère cosmopolite, et donc de la complexité de sa texture sociologique, tandis que l'autre s'est toujours caractérisée par son exception identitaire. D'ailleurs, l'incertitude planait encore hier dans cette région, où, à l'exception de l'appel au boycottage du référendum lancé par les partis politiques traditionnels, à savoir le FFS et le RCD, le mouvement citoyen n'avait pas encore donné de mot d'ordre. Par ailleurs, hormis l'appel à une grève générale le jour du scrutin, émanant de l'aile antidialoguiste du mouvement citoyen, aucune autre consigne consistant à bouder les urnes n'a été donnée. S'inscrivant dans le caractère pacifique de son action, les archs, dirigés par Belaïd Abrika, ont tenu à dissocier ce référendum du combat pour la langue et la culture berbères, soulignant qu´ils n´appelaient pas au boycottage du scrutin, laissant le libre choix aux citoyens de la région de «voter ou non». Ce qui n'est pas le cas pour les forces politiques représentatives, qui comptent, après une longue absence, reprendre l'initiative, à tel point que, pour la première fois dans l'histoire politique de la Kabylie, les leaders du FFS et du RCD n'excluent pas d'aller en rangs serrés aux prochaines partielles. Partant de cet esprit, la «solidarité» autour du boycottage du référendum est implicite. La grève générale qui sera observée aujourd'hui est annonciatrice d'un faible taux de participation, même si d'autres formations politiques auront leur mot à dire lors de ce scrutin. Le mouvement associatif, le FLN, le RND, l'UDR, avaient, rappelons-le, mené campagne pour le référendum, ce qui a d'ailleurs suscité un intérêt certain au sein de la société civile. D'autant plus que la motivation principale des électeurs est le rétablissement de la paix et de la stabilité. La Kabylie qui a connu lors de la dernière décennie, une situation sécuritaire des plus précaires, s'étant étendue jusqu'au fin fond des villages les plus reculés, veut résolument «s'extirper» du terrorisme et renouer avec le développement. D'ailleurs, la tenue sans heurts du meeting du chef de l'Etat à Tizi Ouzou, est significative à plus d'un titre de la volonté des populations à participer à l'arrêt de l'effusion de sang. Même s'il est difficile de pardonner à ceux qui ont réduit la région à un coupe-gorge. En outre, la configuration de la scène politique en Kabylie a été sévèrement affectée par les derniers développement nés des évènements du Printemps noir, qui ont mis à l'écart les partis politiques, à la faveur d'un mouvement populaire de masse devenu l'interlocuteur incontournable des pouvoirs publics. L' «effritement» de l'électorat de Kabylie est donc évident. En atteste la centaine de listes indépendantes ayant déjà retiré leurs dossiers de candidature dans la seule wilaya de Tizi Ouzou, en prévision des partielles. Ce qui ne manquera pas de «grignoter» une proportion importante de l'électorat, jusque là apanage du RCD et du FFS. Cependant, connue pour enregistrer à chaque fois un faible taux de participation, la Kabylie reste une exception. La revendication identitaire, qui a été au centre de longues luttes de générations entières de militants, revient de nouveau sur la scène. Pour preuve, les déclarations du chef de l'Etat à partir de Constantine excluant toute institutionnalisation de Tamazight, en affirmant que «l'arabe demeurera la seule langue nationale», ont été mal appréciées par la rue kabyle. Enfin, nous ayant habitués à un taux de participation juste moyen, la capitale, en vue de la complexité des problèmes qui touchent en premier lieu la jeunesse, dont le chômage et la précarité, risque de peser sur le cours du référendum.