Ould Abbès secrétaire général du FLN--Ouyahia secrétaire général du RND En prévision du rendez-vous de la présidentielle de 2019, les deux piliers du pouvoir veulent anticiper les choses pour bien se positionner sur l'échiquier national. L'enjeu vaut bien le sacrifice. Joindre l'utile à l'agréable. Les partis majoritaires tentent de faire d'une pierre, deux coups. Le FLN et le RND, qui ont lancé l'opération de renouvellement des structures locales, veulent gagner du temps. Cette opération est également une campagne prématurée qui ne dit pas son nom. En prévision du rendez-vous de la présidentielle de 2019, les deux piliers du pouvoir n'attendent pas le coup de starter pour se lancer dans la compétition. Bien au contraire, ils veulent anticiper les choses pour bien se positionner sur l'échiquier national. L'enjeu vaut bien le sacrifice. La direction du parti du FLN comme celle du RND ont mobilisé tous leurs cadres et militants sur le terrain. Le FLN le dit en toute franchise. «L'opération de restructuration des instances du parti vise à élargir la base militante et à se préparer pour la prochaine présidentielle», a avoué le secrétaire général, Djamel Ould Abbès lors d'une rencontre qu'il a tenue avec les élus et les responsables du parti mardi dernier. Le patron du parti a chargé ses cadres d'organiser des rencontres avec les militants, affichant sa disposition à animer des meetings. Ce dernier compte même sacrifier son congé pour se consacrer à la campagne présidentielle. «Le congé c'est après la présidentielle», a-t-il lâché. Etant la première force politique, le FLN veut jouer un rôle incontournable dans la prochaine échéance. Ould Abbès a instruit ses cadres «d'ouvrir les portes des kasmas du FLN aux jeunes et aux femmes notamment», mettant en exergue l'importance d'intégrer ces deux catégories dans le militantisme. Il a même adressé récemment une note aux cadres locaux du FLN pour garantir les meilleures conditions en vue de l'adhésion des jeunes et des femmes, notamment en matière «de candidature aux élections des bureaux de kasmas». Plaidant le dialogue entre les membres du parti FLN, Ould Abbès a mis en garde contre les «décisions individuelles» qui risquent de nuire au parti. Sachant parfaitement que l'opération de restructuration est source de gros ennuis pour le parti, Ould Abbès multiplie ses rencontres et ses appels en assurant les responsables locaux que personne ne sera exclu ou marginalisé. Il a invité les cadres et les militants à travailler dans un cadre de dialogue pour renforcer les rangs du parti, à la veille d'un rendez-vous capital. Le RND s'implique à fond dans la mobilisation de sa base. Malgré les obligations du poste de Premier-ministre, le secrétaire général du parti a délégué les membres du bureau national pour animer en son nom des meetings à travers les différentes wilayas du pays. Le RND, qui a mis du temps pour apporter son soutien à un nouveau mandat pour le président Bouteflika, tente de se rattraper. Durant ce week-end, le RND a tenu deux grandes rencontres dans le cadre du cycle de formation lancé au profit des élus. Hier, le membre du bureau national et président de la commission de discipline au sein du parti, Khaldi Boumedinne a animé une rencontre au profit des militantes et des élues du Sud à Tlemcen. La rencontre avait pour thème: «renforcer le rôle des militantes dans l'action politique et l'élargissement de la base militante pour un parti plus fort».Une thématique qui démontre clairement que le parti a entamé ses entraînements pour la prochaine présidentielle. Jeudi dernier, le responsable de la communication, Mustapha Naci, a animé une rencontre avec les chargés de communication et des réseaux sociaux de l'Est à Oran. Entre meeting et formation, et opération de restructuration, le RND exploite tous les moyens pour sensibiliser ses élus et militants. «Nous n'avons pas de congé, nous sommes en train d'appliquer les résolutions du dernier conseil national», a affirmé Mohamed Guiggi, membre du bureau national du parti. Enfin, il y a lieu de relever que même s'ils soutiennent un candidat commun, les deux formations politiques se lancent dans une compétition très serrée.