Les partis vont saisir cette période estivale pour mettre de l'ordre dans les affaires organiques avant de se consacrer à l'échéance d'avril prochain. Aussitôt libérés par le Parlement, aussitôt mobilisés. Les députés du RND et du FLN n'ont pas eu le temps d'apprécier leur congé. Au lendemain de la clôture de la session parlementaire, ces derniers ne vont pas profiter du plaisir de la mer et du soleil. Ils ont été réquisitionnés par leur parti pour chapeauter l'opération de renouvellement des structures au niveau local. Une opération qui tombe au mauvais moment. Les représentants des partis FLN et du RND vont donc rentrer chez eux avec une mission bien précise. Le parti majoritaire s'apprête à mettre en oeuvre sa feuille de route. Le secrétaire général va réunir son nouveau staff la semaine prochaine pour arrêter le plan d'activité du parti. Les cadres seront donc mobilisés pour toute opération de restructuration. «Nous avons été informés de l'opération de renouvellement des structures du parti au niveau local durant ce mois en cours, ce qui fausse carrément nos vacances», se plaint une élue du centre du pays. Cette élue s'attend au pire. Pour elle, le renouvellement des structures est un véritable casse-tête chinois pour le parti majoritaire. Nul n'ignore que cette opération a toujours été soldée par des bagarres à couteaux tirés. Ainsi, le FLN risque de renouer avec le feuilleton des confrontations et de contestation au niveau de la base. Le parti qui veut consacrer les principes de l'exercice démocratique dans le choix de ses représentants n'aura pas la tâche facile. Ce dernier devra multiplier ses instructions pour éviter les pires scénarios. En déplacement récemment à Oran, le secrétaire général, Djamel Ould Abbès, a affirmé que sa formation politique oeuvre à permettre aux structures de base de choisir leurs représentants et les candidats du parti lors des échéances électorales. «Nous oeuvrons à permettre aux militants de base du FLN à choisir leurs représentants au niveau des kasmas et autres structures du parti, ainsi que les candidats pour les prochains rendez-vous électoraux», a-t-il assuré, tout en précisant que cette décision «consacre la démocratie au sein du parti». Ça sera donc le branle-bas de combat au sein des structures de la base. Les candidats seront nombreux à se bousculer au portillon pour occuper des postes de responsabilité, surtout lorsqu'on sait que ce sont les kasmas et les mouhafadhas qui scellent les listes des candidatures lors des législatives et des locales. Si les choses sont aussi compliquées pour le FLN, ce n'est pas le cas pour le RND. Au parti du Rassemblement national démocratique, ces procédures se déroulent sans tracas. Connu pour sa discipline, imposée par le secrétaire général Ahmed Ouyahia, le RND règle ses affaires comme du papier à musique. Le patron du RND va convoquer son staff à une réunion du bureau national ce samedi au siège du parti. L'objet de la réunion, explique un proche de Ouyahia, est d'évaluer l'opération de restructuration et d'arrêter le programme d'activités durant cet été. Selon notre source, le parti a entamé l'opération de renouvellement de ses structures bien avant. Le parti compte également poursuivre le programme de formation lancé au profit des élus à travers l'ensemble des wilayas. Ce qu'il faut retenir c'est que les partis vont saisir cette période pour mettre de l'ordre dans les affaires organiques avant de se consacrer à l'échéance d'avril prochain. Sachant qu'il s'agit de deux partis, considérés comme étant les piliers du pouvoir, le FLN et le RND s'apprêtent à jouer un rôle incontournable dans la présidentielle de 2019.