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«Pauvre» russicada!
SKIKDA
Publié dans L'Expression le 02 - 10 - 2005

«Idiomes dans le jargon populaire hérité des temps anciens, la pauvreté et la richesse aux antipodes de deux extrémités diamétralement opposées se rejoignent dans la négation des maux qu'elles engendrent pour n'être en définitive qu'un pan des feux de l'enfer. Adage révélateur d'un état de souffrances dans la misère et la déchéance.»
Nulle part ailleurs la pauvreté dans une bonne santé financière n'a drainé un tel déchirement au sein d'une population ou du moins la grande majorité «frappée dans son ventre» au point que l'on n'arrive pas à expliquer ce contraste flagrant qui ne cadre avec aucune logique en présence simultanément d'un montant conséquent en dollars sonnants et trébuchants que l'on estime (les réserves) à une cinquantaine de milliards USD.
Paradoxalement et du même coup, la pauvreté dans sa dimension de phénomène social plonge ses tentacules dans la grande majorité d'une population aux abois qui ne sait plus sur quel pied danser apparemment, pour reprendre l'expression d'un citoyen sur le sujet, faute d'une politique adéquate, à moins que ce ne soit celle qui s'inspire de l'adage: «Affame ton chien pour qu'il te suive.»
L'absence de statistiques sur le sujet complique davantage l'énoncé des chiffres fiables, mais l'approche du mois sacré du Ramadan lève tout de même un pan de voile sur les démunis qui se préparent pour se faire servir la soupe populaire des Restos du coeur, ou qui se rapprochent du service social des APC pour se voir offrir des provisions.
Dans ce dernier cas d'espèce, Skikda n'échappe pas au phénomène qui démontre à l'évidence qu'en Algérie en général, plus l'Etat s'enrichit, plus la pauvreté se propage au sein de la population.
Cette politique hasardeuse qui permet à la pauvreté de faire des émules dans la délinquance, faute d'un travail rémunérateur, gangrène la société, particulièrement les jeunes livrés aux affres de la tentation de la rue.
Dans les bras de la friperie
Le basculement opéré dans cette nouvelle approche de la vie est intervenu à l'aube des années quatre-vingt lorsque les choses ont commencé à se gâter pour aller de mal en pis dans un pays longtemps assimilé, à tort ou à raison, à un eldorado, avant que l'amère réalité des caisses vides de l'Etat ne plonge le pays dans la spirale du rééchelonnement de la dette, précipitant le dernier rempart du nif et de l'orgueil.
Dans les bras de la friperie et par analogie dans la pauvreté, gifle cinglante dans un réveil brutal, le peuple, passés les premiers moments de stupeur, a réagi en conséquence avant que la politique de la levée de la subvention des prix pratiqués sur les produits de première nécessité n'enfonce le couteau dans la plaie pour assommer, sans plus lui laisser de répit, la majorité silencieuse de ce peuple devenu les damnés de la pauvreté. C'était là, le début pesant d'un enfer de contraintes, de peines, dans l'aigreur du temps.
Cet état de pauvreté rampante a accentué le désarroi de plusieurs milliers de familles qui se sont retrouvées dans l'engrenage de l'impossible satisfaction des besoins de leurs enfants. Mordicus, d'autres contraintes relevant des obligations religieuses, des us et coutumes, ont précipité encore plus le déclin de l'Algérien moyen pour être versé dans la catégorie des pauvres et des démunis. Au nom du sacro-saint désir de s'identifier au prochain, au voisin, d'interminables dépenses sont effectuées pour asphyxier plus encore ces éternels nécessiteux.
L'Aïd El Fitr avec son lot de friandises, l'Aïd El Adha et son mouton, le Ramadan, l'Achoura, le Mouloud Ennaboui, Yennayer, les médicaments, les circoncisions, les naissances, les mariages, sont autant de charges qui collent à la peau de ces pauvres dans le besoin. Le constat est on ne peut plus troublant à plus d'un titre et même si notre fierté et notre orgueil en prennent un sacré coup, l'on continue, contre vents et marées, à subir les affres de la pauvreté, chaque jour un peu plus.
De la perversion
Veritas odium parit (la vérité engendre la haine). En levant un pan de voile sur les dérives orchestrées par la pauvreté qui se révèle être un petit bout d'enfer «kitaâ mine djahannam», cette dernière a donné matière à un développement à grande échelle de la pratique du plus vieux métier du monde, vendre ses charmes.
Toutes proportions gardées, pour ne pas offusquer les âmes sensibles à l'approche du mois sacré du Ramadan, l'on se contentera de survoler le problème avec cette métaphore sur le sujet et à propos de nécessité: «Quand c'est noir, plus on lave blanc plus c'est sale, mais quand on est noir on peut être blanchi.» C'est-là une philosophie qui relève du seul pouvoir de l'argent. Penser au démuni semble animer l'esprit des responsables qui ne se privent pas d'entretenir ces nécessiteux au moyen d'enveloppes conséquentes au lieu de mettre en oeuvre une politique adéquate tendant beaucoup plus à apprendre à quelqu'un la pêche plutôt que de s'entêter continuellement à lui donner du poisson.
Au sommaire du tableau local, Skikda enregistre un nombre de 31.000 nécessiteux officiellement au niveau des 38 communes de la wilaya. Ce chiffre qui reste en lui-même sujet à spéculation est à multiplier au moins par deux en raison d'un grand nombre de citoyens qui refusent de servir de faire-valoir pour les besoins d'une politique d'aide aux familles dans le besoin.
La commune même du chef-lieu de wilaya caracole en tête de liste des communes qui détiennent le plus grand nombre de pauvres (3260) Oum Toub 2000, Ben Azzouz 1600, Azzaba 1500, Ouled Habeba 1407, Beni Zid 1230 et la liste continue. Même le rire des élèves à l'occasion de la rentrée scolaire, loin de cacher la misère des parents, au contraire, a mis à nu les tares sur le sujet, principalement lorsque, faute d'argent et pauvreté oblige, le désir des enfants scolarisés n'a été que partiellement satisfait parfois avec des banals souliers ou de tabliers sur des vêtements comme pour cacher la... pauvreté d'un habillement certes propre mais... Finalement, au-delà des chiffres qui reflètent seulement une partie de la vérité, une partie de l'iceberg, la pauvreté, cette mal-aimée, fait des ravages dans la société, une société dans laquelle les préceptes religieux nous imposent en tant que musulmans de nous entraider et ne pas ignorer ce phénomène social qui va en s'aggravant. L'Etat se doit d'instituer une politique proportionnelle au sujet pour éradiquer ou du moins atténuer les effets pervers de la pauvreté.


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