L'Italie a commencé à soutenir les garde-côtes libyens avec des fonds et des moyens maritimes depuis la mi-2017, après la signature par le précédent gouvernement d'un accord, et travaille pour empêcher les migrants et les demandeurs d'asile de traverser la Méditerranée. L'Italie est prête à renforcer son soutien à la Libye pour contrôler davantage les vagues de migration vers l'Europe, a déclaré hier la ministre italienne de la Défense, Elisabetta Trenta, après sa visite en Libye. «L'Italie et la Libye partagent la même maison, la Méditerranée, les même ressources, mais également les mêmes problèmes, dont les migrations font clairement partie», a indiqué Mme Trenta lors d'une conférence de presse organisée mardi soir à l'aéroport Ciampino de Rome. Elle a déclaré que l'immigration incontrôlée et le terrorisme étaient «les deux faces d'une même pièce». «Nous savons qu'il y a un risque, bien que minimal, que des terroristes puissent arriver (en Italie) via des vagues de migration incontrôlées», a soutenu Mme Trenta. «C'est pourquoi l'Italie fournira à la Libye tout le soutien nécessaire au renforcement de ses capacités opérationnelles», a-t-elle ajouté. La ministre s'est entretenue à Tripoli avec son homologue libyen Najim Owida ainsi qu'avec Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d'union nationale soutenu par les Nations Unies. Elle a confirmé au Premier ministre libyen «la volonté de l'Italie de commencer des activités, conformément aux besoins et demandes du peuple libyen, visant à stabiliser la situation sécuritaire interne du pays, et par conséquent, à renforcer sa souveraineté», selon un communiqué du ministère de la Défense. Mme Trenta a effectué lundi une brève visite du même ordre en Tunisie, pour évoquer les migrations avec le président Béji Caïd Essebsi et le ministre de la Défense Abdelkarim Zbidi à Tunis. Selon les médias italiens citant des sources ministérielles, ces deux voyages font partie d'une «action coordonnée». L'Italie a commencé à soutenir systématiquement les garde-côtes libyens avec des fonds et des moyens maritimes depuis la mi-2017, après la signature par le précédent gouvernement de centre-gauche d'un accord avec les autorités libyennes, et travaille pour empêcher les migrants et les demandeurs d'asile de traverser la Méditerranée. Entre le début de l'année et le 24 juillet, le pays a enregistré 18.048 arrivées par mer, dont 12.088 en provenance de la Libye, soit une baisse de 80% par rapport à la même période en 2016 et en 2017, selon les données du ministère de l'Intérieur. Avec l'arrivée au pouvoir d'une coalition dominée par l'extrême droite, l'Italie a durci sa politique migratoire et tente, avec le soutien de l'Union européenne, de convaincre la Libye et la Tunisie d'accueillir des camps de rétention pour les migrants.