Les mêmes réserves seront certainement émises par la direction du RND à l'issue de la rencontre de demain. Conforté par le «recadrage» de Abderezzak Makri par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, le patron du FLN, Djamel Ould Abbès enfonce le clou, en confirmant «le niet» que son parti réserve à l'initiative politique de sortie de crise du MSP. Il a réitéré ce jeudi à la faculté de droit de Boudouaou (Boumerdès) en marge des travaux de l'université d'été d'une ligue estudiantine islamiste, «les réserves émises par son parti sur l'initiative du consensus national, présentée par la délégation du MSP aux responsables du FLN, mardi dernier». En réponse aux questions des journalistes, il a estimé que ces réserves «sont irréversibles, et restent inchangées». «Si le MSP change sa vision, nous reverrons notre position sur la question», a-t-il soutenu. Le FLN a émis des réserves quant aux points essentiels, notamment «la souveraineté» de l'Armée nationale populaire (ANP), a-t-il affirmé. Le secrétaire général du FLN a ajouté que «les orientations, les instructions et les ordres de l'ANP, parviennent du président de la République, en sa qualité de ministre de la Défense nationale et chef suprême des Forces armées». Il a souligné que «l'institution militaire ne doit pas interférer dans les manoeuvres ou jeux politiques et politiciens car le rôle de cette institution est défini dans la Constitution, à savoir la protection du territoire national, de la stabilité, de la sécurité et la défense de l'unité du pays et du peuple». «Toute personne ou parti est libre de faire de la politique ou de se présenter à la prochaine présidentielle, pour peu que les conditions légales soient réunies», a-t-il indiqué. «Les autres réserves concernant l'intitulé de cette initiative 'la transition démocratique'', à propos de laquelle le FLN exige sa reformulation et considère que cette question est terminée en 1999». Il a précisé que «l'Algérie ne vit plus une période transitoire sur le plan politique et connaît, plutôt, une stabilité politique et sécuritaire à tous les niveaux». A la lumière de ces derniers rejets diplomatiques et ceux à venir, on assistera au retour à la case départ sur la scène politique, et ce, à quelques huit mois de l'élection présidentielle de 2019. Les mêmes réserves seront certainement émises par la direction du RND à l'issue de sa rencontre avec la délégation du MSP, prévue demain au siège du parti à Ben Aknoun. Au-delà de «la divergence politique» avec le FLN et le RND, Makri prétend qu'à l'instar de ces deux partis, sa formation appartient au courant «nationaliste». Le chef de l'ex-Hamas du défunt Mahfoudh Nahnah, dit se réjouir du fait que «le FLN plaide pour l'instauration d'un Etat civil», indiquant qui «son initiative tend vers ce même objectif».En butant sur des rejets et toutes sortes de réserves, l'offre du MSP rejoindra forcément les multiples initiatives partisanes ayant échoué ces 20 dernières années. D'après certains observateurs, «le changement» escompté s'opérerait peut-être, non pas avec des partis mais en dehors de ces entités politiques, appartenant au sous-système politique. Pour Ould Abbès, il n'est pas question d'entendre parler de la «transition» puisqu'on n'est pas en guerre civile, ni encore moins de «démocratie» car cela signifie que «l'Algérie était sous la dictature». Le constat sur l'échec des gouvernements successifs à diversifier l'économie et à le soustraire de sa dépendance totale des hydrocarbures, n'avait pas plu au patron du FLN qui a relevé que «si échec il y a, le parti du défunt Nahnah qui a participé au gouvernement 13 ans durant, a sa part de responsabilité dans l'échec». Dans le même ordre d'idées, Ould Abbès qui reproche au MSP d'avoir omis les réalisations du chef de l'Etat, a signifié à la délégation du MSP qu' «elle sera destinataire du document final portant les réalisations du chef de l'Etat durant ses 20 ans de règne, pour préciser où sont allés près de 1000 milliards de dollars dépensés en cette période». Sur un autre plan, Ould Abbès insiste sur «son souhait d' élargir son appel au président à briguer un mandat supplémentaire à d'autres partis, y compris le MSP». Il faut dire que Makri a tenu à souligner la semaine écoulée que «son parti n'a pas reçu de garantie pour lancer son initiative du consensus national». Makri a insisté sur la symbolique de sa rencontre avec le FLN. Il a réitéré le fait que «son parti respecte les échéances constitutionnelles...»