Le consensus sur «une succession au pouvoir négociée avec l'opposition en avril 2019», est recherchée par cette formation islamiste. Le FLN rencontrera le MSP, mardi prochain, selon une source sûre du parti de Djamel Ould Abbès. «La délégation de ce parti islamiste sera reçue mardi après-midi au siège du FLN à Alger», apprend-on auprès de la même source. Dans ce contexte, le contact entre le secrétaire général du FLN et le président de l'ex-Hamas, Abderezzak Makri «s'est fait par téléphone», indique-t-on encore. Les responsables du FLN se disent «disposés à écouter la proposition du parti du défunt Mahfoud Nahnah, avant de donner leur réponse définitive». Cette rencontre est qualifiée de «sensible» car l'initiative de cette formation suppose que l'option d'un mandat supplémentaire pour le président est écartée. Elle est également délicate dans la mesure où elle intervient après la polémique suscitée par des accusations, du reste vite démenties, à propos du «marchandage» du soutien de la candidature de l'actuel chef de l'Etat à l'élection présidentielle de 1999, opéré, par le défunt Nahnah. A titre de rappel, le bureau politique du FLN qui a précisé dans un communiqué que les déclarations à propos de Cheikh Mahfoud Nahnah, attribuées au SG, «sont fausses», a annoncé qu' «il va clarifier les choses». Il est à noter que des consultations sont également prévues par le MSP avec le RND ainsi que d'autres formations politiques de l'opposition pour expliciter et détailler son initiative de consensus national. Pour le MSP, «la balle est dans le camp des pôles influents du pouvoir, ses institutions, particulièrement l'institution militaire et des partis gravitant autour de lui, la revendication d'une transition politique et économique étant presque consensuelle au sein de ses partenaires de l'opposition». Très critiqué à propos de ses appels à l'interférence de l'armée dans la politique, ce parti justifie que «les expériences de transitions politiques et économiques qui ont réussi de par le monde sont celles accompagnées et appuyées par l'institution militaire et ayant bénéficié de la contribution de tout le monde...». Conscient que rien ne se fera sans le pouvoir en place, Makri croit savoir qu' «il existe des voix raisonnables ou des bonnes volontés qui défendent le consensus au sein du système...». Cependant, que fera le MSP si le pouvoir ne donne aucune suite favorable à cette offre qui subirait ainsi, le même sort que les initiatives précédentes de l'opposition à l'image de la plus importante et emblématique d'entre elles, la plate-forme de Mazafran, un document que le MSP a fait parvenir en vain au pouvoir? Pour le président du parti, à défaut de consensus sur «une succession au pouvoir négociée avec l'opposition», le pouvoir serait appelé à donner des garanties pour l'organisation d'une compétition démocratique et ouverte. En fait, quel que soit le scénario de la succession adoptée par le pouvoir en place, le MSP compte marquer sa présence en 2019... La présidentielle «intéresse fortement le parti». A titre de rappel, l'appel au consensus, l'un des slogans du septième congrès à côté de «la transition démocratique», a été lancé par cette formation à la veille des législatives de 2017. Ce parti prétend que «l' Algérie est à la croisée des chemins, le prochain président de la République héritera d'une situation très difficile, qui appelle à un consensus avec tous les Algériens et le soutien de toutes des principales forces politiques pour surmonter la pente raide.» Le MSP a déjà rencontré Ali Benflis qui propose aussi une initiative basée sur un changement démocratique consensuel, ordonné, graduel, apaisé». «Le Mouvement pour la société et la paix a décidé d'être un wakf pour le pays, pour l'Algérie (...). Il n'a pas d'autres objectifs que l'intérêt de la patrie...», avait-il martelé lors de son dernier congrès.