Un événement qui fait couler toujours beaucoup d'encre Brahim Seddiki, commissaire du Fiofa a animé, hier, un point de presse au niveau du journal El Hiwar où il est revenu en détails sur les coulisses et les couacs qui ont émaillé cette onzième édition. Apres avoir passé en revue le programme indiquant que 470 participants ont pris part à ce festival entre invités et autres stagiaires avec 32 films en compétition (entre documentaire long métrage et court métrage), il soulignera que le plus important dans n'importe quel festival ce sont les films. «On se base sur les films arabes et on doit s'en acquitter des mois avant. Ce qui importe d'abord est la qualité du film et sa date de production. Ce sont les seuls critères qui animent les douze membres du comité de lecture. Défendre l'âme du cinéma réside dans son indépendance. On n'a aucun problème par rapport au contenu d'aucun film» et d'ajouter «on doit suivre les festivals internationaux dont celui de Cannes pour être à la page...». Pourtant relativisant ces propos un peu plus tard dans la même conférence, le commissaire du festival d'Oran du film arabe apporte un bémol de taille en glissant cet aveu d'une censure non annoncé et pourtant bel et bien assumée. Seddiki a reconnu qu'un film peut être censuré à cause d'une seule image qui peut choquer le public car dit- il «on respecte les croyances et les valeurs du peuple. Les avis sur un film lors du débat pour la sélection peuvent être longs et contradictoires et parfois le film qui est pourtant extraordinaire peut ne pas passer à cause d'une seule scène, je l'avoue...». Il avouera le couac survenu dans la salle Maghreb le jour de l'ouverture où les éléments du ministère de la Culture se sont vu interdire l'accès dans la salle Maghreb- placée sous l'égide de l'Onci- qui, la veille n'était pas encore pourvue de climatisation! «Nous avons dû placer la clim à 3h du matin», soit, vous le comprenez bien, le jour-même, tout comme l'installation du matériel loué, à savoir le DCP, faut croire, ce dont fait montre le commissaire du festival si l'on arrive à bien interpréter ses propos, sinon pourquoi fait- il cette remarque à propos de la location du DCP, action qui revient chaque année? Encore de la politique de la dernière minute qui est hélas soulignée en filigrane. Ajouté à cela, le commissaire du festival a refusé qu'on parle de «mauvaise organisation», mais plutôt d'incidents promettant que cela ne se reproduira plus l'année prochaine...On aimerait bien le croire mais....Et avec le ton qui monte d'un cran, le commissaire du festival indigné, se demandera: «Qui veut salir l'image du festival et de l'Algérie? Ceux qui ont critiqué l'affiche n'ont rien à voir avec le cinéma. L'affiche est un travail artistique et personnel.» Et de renchérir à propos des journalistes et ceux qui ont critiqué le festival, estime -t-il avec «haine, mépris, violence», «j'ai lu des critiques écrites avec conviction, mais d'autres qui relevaient du mensonge et de l'insulte.» «Tu es libre d'écrire, ta responsabilité relève de ta conscience. Ecris ce que tu veux, tu es responsable de vendre ton pays pour une simple invitation en Egypte.» Il répondra aux critiques qui estiment le fait que d'être «poète» n'a rien à voir avec le cinéma, à cela Seddiki fera valoir ses 7 ans dans l'audiovisuel. «En Algérie on insulte les poètes. L'image poétique, et linguistique a précédé l'image cinématographique». Enfin à propos de la non-sélection du film Les bienheureux de Sofia Djama, l'attachée de presse est montée au créneau pour souligner que ce film ne remplit aucun critère pour son éligibilité à ce festival étant donné «qu'il n'était ni algérien ni arabe ni financé par l'Algérie...» Hassen Zerari, responsable de la sélection dira «avoir eu mal au coeur «de le rejeter, mais les rejets sont la règle... La réalisatrice ayant eu vent de ses remarques a décidé de répondre affirmant sur les réseaux sociaux: «A ceux qui prétendent que mon film Les Bienheureux n'est pas algérien ni arabe pour être éligible à Oran, sachez qu'il suffit de lire le générique pour noter que Les Bienheureux est au moins qatari, ce qui donc le rendait éligible et c'est contractuel. Et d'ajouter: «Pour son «algériennité» il est pourtant de notoriété publique (à lire le générique) qu'il a été soutenu financièrement par une entreprise privée algérienne, que des institutions étatiques avec qui nous avons signé des conventions ont soutenu le film, on appelle cela «soutien industrie» et ça compte en prod, ce qui est assez pour donner sa légitimité algérienne, puisque ma nationalité ne vous suffit pas. Quant au membre de la commission qui dit que mon film n'était pas éligible parce qu'il n'a reçu aucun centime de la part de ministère de la Culture, en soi il formalise l'idée que tout film qui ne passe pas par le financement officiel du ministère de Mihoubi, ne peut être algérien. On ne fait rien sans être adoubé par le ministère, donc vous officialisez publiquement le contrôle de la culture...». Pas faux.