Le Guide a mis en garde contre les fausses promesses de Trump Lors de sa visite de deux jours, le ministre nord-coréen doit être reçu aujourd'hui par le président Hassan Rohani. Selon l'agence de presse iranienne Fars, les deux ministres ont «examiné les relations bilatérales et les questions régionales au Proche-Orient». Les Etats-Unis ont rétabli hier, unilatéralement de sévères sanctions économiques contre l'Iran, qui avaient été levées après l'accord historique sur le nucléaire conclu en 2015 avec les grandes puissances et dénoncé en mai par Donald Trump. La première vague de sanctions américaines, qui a pris effet mardi à 04h01 GMT, vise les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que le secteur automobile et l'aviation commerciale. Hier encore, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Ri Yong Ho, a rencontré à Téhéran son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, le jour même du rétablissement des sanctions américaines contre l'Iran. M. Zarif a accueilli M. Ri et sa délégation au ministère des Affaires étrangères mais aucune déclaration n'a été faite à la presse. Lors de sa visite de deux jours, le ministre nord-coréen doit être reçu aujourd'hui par le président Hassan Rohani. Selon l'agence de presse iranienne Fars, les deux ministres ont «examiné les relations bilatérales et les questions régionales au Proche-Orient». Cette visite intervient le jour du rétablissement par les Etats-Unis de sévères sanctions économiques contre l'Iran, après le retrait en mai du président Donald Trump de l'accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances. Les Etats-Unis poussent Pyongyang à abandonner ses capacités nucléaires après que M. Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un se sont engagés à «dénucléariser la péninsule coréenne» lors d'une rencontre historique en juin. Certains experts agissant pour le compte de l'ONU avaient exprimé leur «inquiétude» quant à une collaboration militaire entre l'Iran et la Corée du Nord dans le passé. Une délégation nord-coréenne avait, relevaient-ils, assisté à l'investiture du président Hassan Rohani en août 2017. De son côté, la Russie s'est déclarée hier «profondément déçue» par le rétablissement des sanctions américaines contre l'Iran, assurant qu'elle ferait «tout le nécessaire» pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien dont Washington cherche à «saper» l'application. «Nous sommes profondément déçus par la décision des Etats-Unis de rétablir ses sanctions nationales contre l'Iran», a déclaré, dans un communiqué, la diplomatie russe, affirmant que Moscou «ferait tout le nécessaire» pour protéger l'accord et ses liens économiques avec l'Iran.Quant au gouvernement syrien, il a condamné le rétablissement de sévères sanctions américaines contre son allié iranien, qualifiant cette décision d'»illégale». «Ces actions unilatérales sont illégales au regard du droit international et confirment que la politique de l'administration américaine est encline à l'hégémonie et l'arrogance, après avoir perdu sa crédibilité face au monde entier en se retirant de l'accord» nucléaire, a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence Sana. Le ministère syrien des Affaires étrangères a exprimé sa «totale» solidarité avec l'Iran «face aux politiques hostiles de l'administration américaine. Téhéran est un allié majeur du régime syrien, auquel il fournit un soutien politique, militaire et économique dans la guerre qui ravage le pays depuis 2011. Enfin, l'ONU continue d'encourager tous les gouvernements à soutenir l'accord sur le programme nucléaire iranien, selon un porte-parole, après que les Etats-Unis ont décidé de réimposer leurs sanctions contre l'Iran qui avaient été levées grâce à cet accord. Le porte-parole, Farhan Haq, a déclaré que le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, continuait de considérer le Plan d'action global conjoint (JCPOA) conclu en 2015 à Vienne comme un succès diplomatique et qu'il continuait d'encourager tous les gouvernements à le soutenir. La première série de sanctions, entrant en vigueur ce mardi à 12h01 (4h01 GMT), interdit notamment à l'Iran l'achat de billets de banques en dollar US, le commerce de l'or et autres métaux précieux, l'achat de graphite, d'aluminium, d'acier, de charbon et de logiciels dans l'industrie. La deuxième série de sanctions, qui entrera en vigueur le 5 novembre, visera des secteurs iraniens tels que les ports, l'énergie, le transport maritime et la construction navale, les transactions relatives au pétrole, les transactions entre des institutions financières étrangères avec la Banque centrale d'Iran. Face aux préoccupations sur d'éventuels impacts humanitaires de ces sanctions, M. Haq a indiqué qu'il fallait attendre de pouvoir les évaluer. Mais «quelles que soient les mesures prises», il est important que «l'Iran et les autres parties mettent en application les termes du Plan d'action global conjoint». Le JCPOA est le meilleur moyen de résoudre cette situation particulière, a-t-il insisté, ajoutant: «Aussi encourageons-nous tous les pays à faire tout ce qu'ils peuvent pour soutenir l'accord.»