Dans le New York Times, M. Erdogan a prévenu Washington des conséquences de ces mesures qui pourraient pousser Ankara à trouver de «nouveaux amis et de nouveaux alliés». «A moins que les Etats-Unis ne commencent à respecter la souveraineté de la Turquie». La coopération entre la Turquie et les Etats-Unis est menacée, a assuré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, prévenant la Maison-Blanche qu'il allait se tourner vers de «nouveaux alliés» si l'administration Trump allait continuer à lui «manquer de respect». Les relations entre les deux alliés au sein de l'Otan ont atteint leur plus bas depuis des décennies ces dernières semaines avec notamment l'affaire de la détention en Turquie du pasteur américain Andrew Brunson, prélude à une série de sanctions. Dans le cadre de mesures de rétorsion allant crescendo, le président américain Donald Trump a décidé vendredi de doubler les tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium turc, accélérant ainsi la chute de la devise turque, qui a perdu vendredi 16% face au billet vert. Dans le New York Times, M. Erdogan a prévenu Washington des conséquences de ces mesures qui pourraient pousser Ankara à trouver de «nouveaux amis et de nouveaux alliés». «A moins que les Etats-Unis ne commencent à respecter la souveraineté de la Turquie et prouvent qu'ils comprennent les dangers auxquels notre nation est confrontée, notre partenariat pourrait être en danger», affirme le président turc.»Un échec à renverser la tendance actuelle à l'unilatéralisme et au manque de respect va nous pousser à chercher de nouveaux amis et de nouveaux alliés», ajoute-t-il. Dans un tweet annonçant l'augmentation des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium turc, Donald Trump avait d'ailleurs noté: «Nos relations avec la Turquie ne sont pas bonnes en ce moment». Face à la chute de la livre, le président Erdogan a dénoncé vendredi une «guerre économique» et appelé la population turque à la «lutte nationale» en échangeant ses devises étrangères. Dans le même contexte, l'Iran a réagi hier aux tensions entre la Turquie et les Etats-Unis, apportant son soutien à Ankara. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif est intervenu dans la querelle grandissante entre la Turquie et les Etats-Unis, accusant Washington d'avoir «une addiction aux sanctions et à l'intimidation». «Les Etats-Unis doivent apprendre à maîtriser leur addiction aux sanctions et à l'intimidation ou le monde entier se réunira et, au-delà des condamnations verbales, les y forcera», a-t-il écrit sur Twitter.»Nous avons déjà soutenu nos voisins auparavant, et nous continuerons à les soutenir aujourd'hui», a-t-il ajouté. Donald Trump a annoncé vendredi une forte augmentation des taxes à l'importation sur l'acier et l'aluminium turcs, au moment où Washington et Ankara sont embourbés dans une grave crise diplomatique au sujet d'un pasteur américain, Andrew Brunson, détenu en Turquie. Ces tensions ont provoqué la chute de la livre turque, enregistrant vendredi une baisse de 16% sur la journée, son plus bas historique. La monnaie glisse «rapidement vers le bas par rapport à notre dollar très fort!», a réagi Donald Trump sur Twitter.