Le président de l'équipe du Paradou estime que l'accession en division 1 ne suffit pas. L'Expression : Après un début de saison qui l'a vu occuper la première place au classement général, votre équipe a marqué quelque peu le pas vers la fin de la phase aller. K. Zetchi: C'est vrai mais vous avez remarqué que nous avons terminé cette phase sur une bonne note puisque nous avons arraché une victoire en déplacement face au SAM. Pour en venir à notre passage à vide, cela arrive à n'importe quelle équipe. Au PAC, nous n'en avons pas fait un drame au point de tout remettre en question. Dans ce genre de circonstance, il faut éviter de verser dans la précipitation sinon toute la politique que vous prônez pour ce club tombe à l'eau. Le plus important est de ne pas s'affoler et d'analyser la situation froidement pour voir où cela ne marche pas en vue d'apporter les correctifs nécessaires. Il reste que le parcours du PAC durant la phase aller est des plus encourageants. Pour une équipe qui a dix ans d'âge, il semble que c'est entièrement suffisant. Détrompez-vous. Vous connaissez mal les dirigeants du PAC. Nous ne sommes pas de ceux qui se contentent de peu... Je vous coupe. Ce n'est pas peu que de terminer parmi les premiers. Je vous le concède. Mais ce serait oublier qu'au PAC, nous sommes des gagneurs. Terminer second ou troisième, c'est bien, mais premier c'est mieux. Vous voulez dire par là que votre équipe ne se contentera pas seulement d'une place pour l'accession en division 1? Absolument et je peux vous annoncer que le PAC terminera premier de ce championnat au mois de juin prochain. Qu'est-ce qui vous rend si sûr de vous? Le fait que je connais mon équipe et la valeur de son effectif. Durant la phase aller, j'ai pu superviser ses adversaires et, dans le fond, ils sont tous à sa portée. Je me dis que, non seulement le PAC doit jouer pour l'accession mais viser, également, la première place du championnat. C'est largement dans ses cordes. Ce qui étonne les observateurs, c'est que votre équipe, créée il y a à peine dix ans, en vienne aujourd'hui à ambitionner de jouer au sommet de la hiérarchie du football algérien. Quel est le secret d'une telle réussite? Vous savez le plus grand des problèmes qui existent dans cette discipline réside dans le fait qu'il est atteint d'une instabilité chronique. Dès que ça va mal, on stoppe tout, on change son fusil d'épaule et on reprend à zéro. Au PAC, une telle démarche a été proscrite. Lorsqu'il a été créé c'est sur la stabilité que nous avons tablé. Voyez les dirigeants qui sont en place, ce sont les mêmes qui étaient là il y a dix ans. De même pour le staff technique, nous sommes pour la continuité. Un staff composé de deux entraîneurs inconnus. Voilà un des paradoxes d'un candidat à l'accession en division 1. Ce n'est pas un paradoxe. Les entraîneurs que nous avons sous la main sont deux jeunes issus de l'ISTS qui font un boulot remarquable. Je ne vois pas pourquoi il faut à tout prix avoir un entraîneur médiatisé pour se croire au-dessus de la mêlée. Il y a de jeunes entraîneurs qui font nettement plus que la plupart de ceux qu'on affuble du qualificatif «grand coach». Vous nous parlez de stabilité pour expliquer la réussite de votre club. Vous ne citez pas les moyens mis en jeu. Je sais que l'on prend un malin plaisir à faire du PAC un club aux moyens colossaux. Sachez qu'il n'a rien d'un club aux moyens hors normes. Je peux vous certifier que de nombreux clubs de la division 2 sont mieux nantis que lui. Le PAC est, en outre, un club SDF depuis cinq ans. Il vadrouille de stade en stade à Alger pour recevoir ses adversaires. Justement où en sont les travaux de votre stade d'Hydra? On nous a dit qu'il serait prêt durant la phase retour. Je préfère miser sur le début de la saison prochaine. Ce qui attire, c'est le fait de voir vos joueurs sapés comme des professionnels européens. C'est peut-être cela qui fait croire que votre club dispose de plus de moyens que les autres. Pour une fois qu'un club essaie de donner une belle image de lui en obligeant ses joueurs à avoir la même tenue de ville, on pense qu'il roule sur l'or. Il n'y a rien de vrai à cela. Ce que le PAC fait avec ses joueurs, n'importe quel autre club peut le faire. Il suffit seulement de faire preuve d'imagination. Comme dit le dicton de chez nous: «Imite-moi mais ne me jalouse pas». Le PAC est un club sain et sans histoire, il entend le rester. Vous savez lorsque j'ai vu le CA Batna, un club qui a près de 70 ans d'âge et qui il n'y a pas longtemps évoluait en division 1, fêter le match nul qu'il venait d'obtenir contre nous, je me suis dit que le PAC avait vraiment pris de l'envergure et qu'il va falloir compter avec lui à l'avenir.