Fixation. Une réunion de coordination, présidée par le ministre du Commerce, Saïd Djellab, s'est tenue lundi dernier. Elle a regroupé une quarantaine d'opérateurs économiques nationaux désireux de participer à la semaine économique et culturelle de l'Algérie à Washington qui est prévue du 10 au 13 septembre prochain. L'objectif de cet événement sera de «donner l'opportunité aux hommes d'affaires algériens de faire connaître aux professionnels et au grand public américains la diversité de l'offre algérienne à l'exportation dans plusieurs secteurs d'activités», précise le communiqué. «L'agriculture et les produits du terroir, l'agroalimentaire, les textiles et cuir, l'électronique, l'électroménager et l'électricité, les cosmétiques, les produits d'entretien et détergents, les matériaux de construction, l'outillage et l'artisanat» font partie des secteurs concernés est-il précisé. Au cours de cette même réunion, Djellab «a mis en exergue la préparation des prochains évènements, notamment, la participation de l'Algérie en qualité d'invité d'honneur de la Foire internationale de Gand (Belgique), prévue du 15 au 23 septembre 2018, et l'organisation d'une exposition spécifique des produits algériens à Nouakchott (Mauritanie), durant la 3ème semaine du mois d'octobre 2018», nous apprend également le communiqué. C'est bien de penser à faire connaître ses produits aux consommateurs des autres pays. Pourtant et bien avant le ministère du Commerce, c'est notre ministère du Tourisme qui, après avoir fait toutes les foires du monde au coût financier certain, n'a pas eu de «retour sur investissement». C'est-à-dire, n'a pas eu sa part de touristes des pays où a été planté notre stand. La cause est d'une simplicité infantile. On peut avoir le meilleur accueil dans le meilleur stand des foires internationales, ce n'est cependant pas la clé de la réussite. Il faut cibler les voyagistes à qui il faudra répondre lorsqu'ils vous demanderont si leurs «clientes peuvent se promener en short en Algérie». Comme elles le font partout dans le monde ainsi qu'au Maroc et en Tunisie qui sont nos voisins et avec qui nous partageons la même culture et la même religion. Dès lors que la réponse est négative, il ne sert à rien de dépenser des devises en trimbalant notre stand de pays en pays. Pour le commerce, la règle est la même. Il y a la grande distribution qui est un passage obligé pour placer nos produits à l'international. Le tour de force serait par exemple de signer un contrat avec le célèbre distributeur «Amazon» pour exporter nos produits. Sans aller à Washington où règne actuellement une tension, pour ne pas dire une guerre commerciale déclarée par la Maison-Blanche, même avec ses alliés traditionnels. N'allons pas jusqu'à faire de la haute politique et restons terre à terre en retournant à nos distributeurs. On peut enjoliver les produits exposés dans une foire, mais on ne peut pas tromper un distributeur qui se déplace sur les lieux de production avant de se prononcer. S'il demande à voir le 1er choix, le 2ème choix ou le 3ème choix d'un produit agricole, que peuvent lui répondre nos opérateurs? Qu'il n'y a pas de choix dans notre pays? Ce simple petit exemple suffit à lui faire tourner les talons, même si vous lui avez offert des petits-fours avec un sourire jusqu'aux oreilles à Washington. La culture du paraître, qui sévit chez nous, n'a aucune chance au-delà de nos frontières. Même à coup de devises fortes!