La wilaya de Bouira, en collaboration avec la chambre d'agriculture, organise depuis le 3 et jusqu'au 6 du mois courant, le 1er Salon de l'agriculture. Sous le thème Défis et atouts du secteur de l'agriculture, ce Salon, en plus des expositions au niveau de la salle des sports communale, constitue une rencontre entre les différents partenaires et intervenants de ce secteur. Huit communications traiteront de la protection, des méthodes d'irrigation, de la réglementation et certification des produits, de la problématique de la commercialisation et enfin, de la formation de la main-d'oeuvre agricole. La présence à ce Salon des instituts techniques, des entreprises privées, à l'image d'ACI, de Danalpo, de Sycenta, de Profert..., des spécialistes dans le domaine, laisse entrevoir un avenir prometteur pour un secteur stratégique au plan national et des jours meilleurs aussi pour une wilaya à vocation agricole. S'agissant de la levée des défis, une priorité pour la chambre d'agriculture, elle est subordonnée à la mise en place de mécanismes juridiques et institutionnels à même d'aboutir à un marché du foncier libre et transparent. La seconde mission est d'encourager la formation et la spécialisation de la main d'oeuvre agricole. L'autre priorité des initiateurs de la rencontre vise à assouplir les conditions d'accès au crédit bancaire et l'amélioration des relations agriculteurs-assureurs ; enfin la chambre tend à instituer un prix annuel de la meilleure production. Parce que l'avenir du pays dépend de l'agriculture, une richesse éternelle, il est temps d'amender les chambres d'agriculture et tenir compte des missions de service public, pense un parti-cipant. La visite des stands d'exposition permet de constater et d'apprécier les immenses efforts consentis par l'Etat pour permettre un réel décollage de l'agriculture, ainsi et à titre indicatif, le Pdar dont l'objectif vise à fixer les agriculteurs en leur octroyant les moyens financiers pour rénover, réhabiliter ou construire leurs demeures. L'aide, d'un montant de 50 millions de centimes, est attribuée par la Caisse nationale du logement aux personnes recensées par les communes. La wilaya de Bouira a, à ce jour, bénéficié de 2950 aides. Pour justifier l'opportunité des assurances, l'exemple de la vague de froid et les importantes chutes de neige qui ont prévalu à Bouira à la fin du mois de janvier, ont laissé des séquelles graves dans le milieu agricole. Ainsi, pour les oléiculteurs, plus de 80% des plants d'olive sont totalement ou partiellement détruits. Le manque de moyens pour couper les branches cassées et leur incinération favorise la prolifération de la mouche du bois. Pour rappel, l'huile d'olive des régions de M'chedallah est considérée comme l'une des meilleures dans le Golfe méditerranéen. Le prix rapporté, après une exposition à Paris par un investisseur de la région, en est une preuve. S'agissant de la production céréalière, le record était de 1300.000 quintaux de céréales. Pour cette année, la production est comprise dans une fourchette entre 600 et 700 mille quintaux. Les raisons de cette baisse en comparaison avec l'année 2003, par exemple, sont à mettre à l'actif des aléas de la nature. Ainsi, pour la pluviosité, la wilaya a enregistré pour la période de septembre à décembre, 286 mm qui est une moyenne importante. Pour la troisième phase dite cruciale, c'est-à-dire entre mars et mai, il a été enregistré 44 mm au lieu d'une moyenne de l'ordre de 130 mm comptabilisée sur ces dix dernières années. Ce déséquilibre a engendré une double conséquence. Les fortes pluies sont à l'origine du retard dans la semence sur une superficie de 36.653 ha. Les agriculteurs ont mis en terre la graine sur terrain humide, fait qui n'avantage pas la poussée. Parlant des mesures préventives à prendre, il est à rappeler que la wilaya de Bouira a enregistré une perte totale des productions en farine suite à l'épidémie de rouille jaune qui a infesté les champs cet été. La présence des cadres d'Agro Consulting International (ACI) à ce Salon, s'inscrit dans la perspective de doter les agriculteurs de produits de lutte con-tre les maladies que sont la rouille, la Telletia carries, la frisariose... l'autre souci des agriculteurs concerne la prolifération des herbes sauvages qui diminuent considérablement la production. ACI propose des produits de lutte contre les dicotylédones : coquelicot, bourse de pasteur, liseron des champs... et contre les monotylédonnes: phalaris déformé et le vulpin des champs. Pour revenir à l'une des spécificités de la région est, la wilaya de Bouira bénéficie d'une forte production oléicole mais elle est confrontée au phénomène de la mévente. Le produit est souvent conditionné en vrac dans des emballages inadaptés et inconnus. Pour pallier ce déficit qui porte préjudice aux producteurs, la labellisation est l'une des conditions principales pour le dénouement. Il faut préciser que la labellisation est un acte volontaire qui résulte de la mise en place de plusieurs paramètres. Ainsi, l'Algérie, et cette région en particulier, n'ont pas une carte géographique du terroir qui détermine le statut du produit. L'entrée prochaine de l'Algérie dans l'OMC fait que la labellisation, l'étiquetage, le conditionnement sont autant d'actes imposés par le libre marché. En plus de cette diversité qui caractérise l'agriculture à Bouira, il est utile de préciser que dans le domaine de l'élevage, de la production des viandes, la wilaya est considérée comme une locomotive nationale. Pour conclure, retenons ce chiffre de 400 millions de dinars qui montre les efforts consentis pour l'agriculture dans le cadre du Fndra.