Rafa s'est fait peur Au bout de l'effort et de la nuit, le numéro un mondial et tenant du trophée a rallié d'extrême justesse le dernier carré de l'US Open aux dépens de l'Autrichien, hier à New York. En 4h49 min de combat, cinq sets 0-6, 6-4, 7-5, 6-7 (4/7), 7-6 (7/5) achevés à plus de deux heures du matin: c'est par là que le numéro un mondial a dû passer pour éviter de rejoindre Roger Federer (N°2) au rang des éliminés de prestige. Sur le court Arthur-Ashe baigné d'humidité, l'ouragan Thiem (N°9) a tout emporté sur son passage pendant 24 minutes, jusqu'à donner le tournis à Rafa et lui infliger un rare 6-0. Puis, pendant que l'Autrichien de 25 ans baissait logiquement de régime, le Majorquin, qui a passé une veste réfrigérante lors d'un changement de côté en début de match, a repris pied. Thiem a alors payé sa fébrilité dans les moments cruciaux. Quand il a craqué une première fois alors qu'il servait pour rester dans le deuxième set, à 5-4. Quand il a servi pour mener deux manches à une (5-4) ensuite. Encore une fois deux jeux plus tard, à 6-5 pour Nadal. Enfin dans le quatrième set, dans lequel il a compté un break d'avance (3-1), laissé filer trois balles de double break et manqué de convertir une balle de 6-5, service à suivre. Mais c'est quand on pensait Domi au bord de la rupture - à deux points de la défaite dans la quatrième manche (6-5, 30-30) - qu'il a corrigé le tir. On a alors cru que le Nadal risquait de ressasser longtemps cette volée haute de coup droit échouée dans le filet, alors qu'il n'était qu'à deux points du match. Car après avoir arraché ce quatrième set - long de plus d'1h20 - au tie-break, Thiem s'est longtemps montré intraitable dans la manche décisive sur les occasions obtenues par Nadal (deux balles de break à 2-2, 0-40 à 5-5). Mais c'est finalement l'Autrichien qui a frappé un ultime smash loin des limites du court. Comme il y a un an, Nadal affrontera le numéro un mondial Juan Martin Del Potro demain pour une place en finale. Le grand Argentin (1,98 m) s'est qualifié en maîtrisant le géant américain John Isner (11e, 2,08 m) et son service dévastateur en 3h30 environ sur le score de 6-7 (5/7), 6-3, 7-6 (7/4), 6-2. Après une débauche d'énergie aussi phénoménale - ajoutée à deux combats déjà éprouvants aux tours précédents - s'impose la question de l'état physique de Rafa. En particulier celui de son genou droit, strappé en début de tournoi et qui grince régulièrement en fin de saison. D'autant que fort du meilleur classement de sa carrière et laissé en paix par ses poignets qui l'ont tant fait souffrir, le Sud-Américain s'affirme, à 29 ans, comme un prétendant de plus en plus sérieux au titre: depuis le début de la quinzaine, il n'a laissé échapper qu'un seul set. Il tentera de prendre une revanche sur celui qui l'a stoppé dans trois des quatre dernières levées du Grand Chelem, en demi-finales de l'US Open en 2017 et de Roland-Garros début juin, puis en quarts de finale de Wimbledon début juillet. Serena à deux matchs du 24e Deux matchs: c'est ce qui sépare Serena, 23 couronnes majeures à son palmarès, du record absolu de sacres en Grand Chelem. De retour à Flushing Meadows un an après avoir donné naissance à sa fille, elle a éjecté la dernière survivante du top 10, la numéro 8 mondiale Karolina Pliskova, 6-4, 6-3 en quarts de finale. Contre la Tchèque, Serena a très mal entamé la partie en multipliant les fautes directes. Mais après avoir écarté trois balles de double break, elle a remplacé les erreurs par des points gagnants. Au point de remporter huit jeux consécutifs, de 2-4 dans le premier set à 4-0 dans le second. Pour une place en finale, elle affrontera la Lettonne Anastasija Sevastova (18e), tombeuse (6-2, 6-3) de la lauréate sortante et numéro trois mondiale Sloane Stephens.