Selon le quotidien syrien Al-Watan, les résultats des discussions seront présentés à la rencontre de Téhéran où les trois puissances «décideront de l'heure zéro de l'opération de l'armée syrienne, qui devrait intervenir immédiatement après le sommet». L'ONU a mis en garde contre un «bain de sang» à Idlib, craignant en cas d'offensive dans cette région du nord-ouest une catastrophe humanitaire d'une ampleur inédite depuis le début du conflit en 2011. Washington a convoqué une réunion, le même jour, du Conseil de sécurité. Le régime a en effet massé ces dernières semaines des renforts aux abords de la province frontalière de la Turquie, dominée par Hayat Tahrir al-Cham (HTS), organisation terroriste créée par l'ex-branche d'Al-Qaïda. Mais c'est bien le sommet de Téhéran réunissant les présidents iranien Hassan Rohani, russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan, qui pourrait déterminer. «La situation à Idlib sera l'un des sujets principaux de discussions» du sommet à Téhéran, a déclaré le porte-parole du Kremlin. «Nous savons que les forces syriennes s'apprêtent à régler ce problème». Conquis en 2015 par les insurgés, Idlib est le dernier grand bastion insurgé en Syrie. C'est là qu'ont été envoyés des dizaines de milliers de rebelles et de civils, évacués d'autres bastions de l'opposition repris par l'armée syrienne à travers le pays. La Turquie, la Russie et l'Iran ont acquis un rôle incontournable dans le conflit, à travers leur appui militaire crucial aux protagonistes et le lancement du processus d'Astana. Alors que plane la menace d'une offensive, Damas, Moscou et Ankara ont été le théâtre d'un intense ballet diplomatique. Selon le quotidien syrien Al-Watan, les résultats des discussions seront présentés à la rencontre de Téhéran où les trois puissances «décideront de l'heure zéro de l'opération de l'armée syrienne, qui devrait intervenir immédiatement après le sommet». La province d'Idlib et les poches rebelles adjacentes accueillent aujourd'hui une population de trois millions d'habitants, dont la moitié sont des déplacés, d'après l'ONU. Le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) a noté les «efforts intensifs» de la Turquie pour «débarrasser la région des terroristes, mettre fin aux attaques de drone contre la base aérienne (de Hmeimim) et donner au gouvernement syrien le contrôle des principales autoroutes d'Idlib». «Quelles mesures peuvent être prises (à Idlib), que pouvons-nous faire ensemble contre les organisations terroristes?», s'est interrogé lundi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, soulignant que les discussions avec l'Iran et la Russie se poursuivaient.