24 matchs sont à l'affiche aujourd'hui et demain à travers toute l'Afrique. 48 des 54 pays membres de la CAF sont concernés dans ces Eliminatoires de la CAN 2019. 456 jours se sont écoulés depuis la première journée des éliminatoires de la CAN 2019 et la seconde qui va mobiliser tout le continent ce week-end. Originellement, la deuxième journée avait été programmée au mois de mars 2018 mais la CAF, pour permettre aux cinq représentants africains de mieux préparer leur participation à la Coupe du monde, avait décidé de la décaler à la fin de la première semaine du mois de septembre. Nous y sommes et il était important de rappeler cette situation afin de mieux comprendre que la situation des équipes à mi-juin 2017 n'est sans doute pas la même que celle de septembre 2018 et qu'il vaut mieux n'avancer un pronostic, qu'avec un minimum de précautions. Les acteurs, dans chaque équipe, sont loin d'être les mêmes en raison des départs à la retraite, des renoncements à la sélection nationale, à l'image par exemple, du Nigérian Victor Moses, des baisses de forme mais aussi des changements de sélectionneurs. Evidemment, le premier réflexe sera de suivre le comportement des Mondialistes. Première remarque, trois d'entre eux ont conservé le même sélectionneur: Hervé Renard au Maroc, Gernot Rohr au Nigeria et Aliou Cissé au Sénégal. En revanche, Faouzi Benzarti s'est installé dans le fauteuil de Nabil Maâloul à la tête de la Tunisie et surtout le Mexicain Javier Aguirre a chassé l'Argentin Hector Cuper chez les Pharaons. Aguirre et le football africain, c'est un énorme point d'interrogation. Heureusement pour lui, les Egyptiens auront pour adversaire, à Alexandrie, un client largement à leur portée, le Mena du Niger. Or la victoire est nécessaire, car en juin 2017 les camarades de Mohamed Salah avaient chuté à Tunis face à la Tunisie. Une défaite à l'extérieur n'est pas une catastrophe si l'on tient son rang contre le Niger et le Swaziland, les deux autres équipes du groupe. Le Nigeria, plus ennuyeux, a commencé les éliminatoires par un échec at home face aux Bafana Bafana d'Afrique du Sud. Les Super Eagles ont une bonne occasion d'aller récupérer les trois points perdus aux Seychelles. Le Maroc a lui aussi perdu lors de la première journée. C'était contre le Cameroun, à Yaoundé. A priori les Lions de l'Atlas ont tous les atouts pour s'imposer devant les Malawites. Le Sénégal se déplace à Madagascar. Ce pourrait être un match-piège pour les Lions de la Téranga qui devront se méfier d'un excès de confiance. En juin de l'année dernière, le Sénégal avait démarré sur les chapeaux de roue en l'emportant largement face à la Guinée équatoriale (3-0). Derrière le groupe des cinq, on aura un oeil très attentif sur les frustrées, les équipes qui avaient raté la qualification pour la Coupe du monde: l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana et la RD du Congo. Le déplacement aux Comores permettra, pour la première fois, de voir sur le banc des Eléphants, le tandem néerlandais Clarence Seedorf - Patrick Kluivert, en charge désormais des Lions Indomptables. Les Camerounais sont qualifiés d'office en qualité d'organisateurs de la CAN Total mais la qualité de l'équipe n'est pas indifférente, elle est un des facteurs de la réussite populaire du tournoi final. Dans le camp des Eléphants, marche arrière. Fini le sélectionneur étranger. La fédération a choisi de faire confiance à Ibrahim Kamara. C'est un homme du sérail. Il a été l'adjoint de Hervé Renard puis du Belge Marc Wilmots. La maison, il la connaît bien. Et il va lui falloir démontrer toute sa science après l'échec initial, à Abidjan, contre la Guinée (2-3). Le sélectionneur a changé et des joueurs ne sont plus là. Les Ivoiriens n'ont pas le droit à un nouvel échec à Kigali et, attention, les Rwandais ont compris le message, la Côte d'Ivoire ne fait plus peur. A Uyo, au Nigeria, les Bafana Bafana, qui venaient de passer sous la direction de Stuart Baxter, avaient créé la sensation en allant défaire les Super Eagles (2-0). Ils reçoivent la Libye, un adversaire toujours difficile à manoeuvrer, toujours surprenant - compte tenu de sa situation très particulière qui l'empêche, entre autres, de jouer dans son pays. Et puis le Ghana dont on connaît bien la situation bancale des derniers mois, rend visite au Kenya qui caresse toujours le rêve de retourner à la CAN. Les Black Stars ont décoiffé les Ethiopiens lors de la première journée (5-0). On a relevé que les frères Ayew, André et Jordan n'ont pas été sélectionnés, pas plus qu'Asamoah Gyan. On saura si Kwesi Appiah a eu raison ou non. Enfin la RD du Congo, qui avait manqué de peu la Coupe du monde par la faute du nul concédé à la Tunisie lors de l'avant-dernière journées éliminatoires, aura à coeur de se remettre en selle sous la baguette de l'inamovible Florent Ibengue. A l'évidence, cette deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2019 s'annonce bigrement intéressante pour les raisons évoquées plus haut mais aussi parce l'époque où quelques pays imposaient leur loi d'airain est révolue. Et les trois journées qui suivront d'ici la fin de l'année nous en apprendront encore plus sur la hiérarchie actuelle du football continental. Rappelons que la sixième et dernière journée des éliminatoires est programmée pour le 22 mars 2019.