En appelant ses élus à tenir des sit-in à Béjaïa, Tizi Ouzou et El-Bayadh, le 31 de ce mois, pour exiger la libération de tous les détenus, le FFS veut tester le degré de sa popularité. Les différents conclaves de la coordination interwilayas, se sont toujours caractérisés par des débats houleux à la limite de l'incorrection. A l'origine de cette situation, on retrouve la présence de militants politiques qui, suivant les recommandations reçues de leurs directions respectives, ont toujours tenté d'orienter le mouvement vers des actions ou encore des objectifs purement partisans, faisant du mouvement citoyen une sorte d'arène où se livrent de véritables combats politiques au détriment, bien évidemment, des objectifs de son combat. Le mouvement citoyen a toujours été, depuis son lancement, au centre des luttes partisanes. Les principales formations politiques influentes en Kabylie ont toujours accompagné le mouvement et ont beaucoup influé sur toutes les orientations prises. Si jusque-là l'action politique au sein des ârchs se faisait en douce, sous le couvert de la délégation, de nos jours, elle se fait au su et au vu de tous. La phase critique que traverse en ce moment le mouvement citoyen a incité les partis politiques à se découvrir. Sinon, comment expliquer leurs dernières sorties dont le moins que l'on puisse dire est qu'elles étaient tonitruantes. Le travail à visage découvert a vu le jour depuis la rencontre du 6 décembre avec son lot d'émeutes et d'arrestations qui ont suivi. Le RCD s'est ainsi, selon une source partisane, rapproché du président du CS d'El-Kseur avec pour objectif de contribuer à la libération des détenus de cette ville à l'appui d'une déclaration, allant dans le même sens, rendue publique le lendemain, par le conseil communal d'El-Kseur, annonçant la constitution d'un collectif d'avocats à cet effet. Dans les jours à venir, cette même formation politique s'apprête à réunir ses cadres pour un redéploiement certain sur la scène politique. Pour le FFS, les choses ont véritablement viré vers la radicalisation depuis notamment l'avènement du nouveau secrétaire général, Ahmed Djeddaï, aux commandes du plus vieux parti de l'opposition. Les différentes déclarations portant sur divers sujets (scénario d'Argentine à appliquer en Algérie, les inondations de Bab El-Oued...) dénotent, si besoin est, que le FFS passe sur le terrain de l'action et prend à son compte la revendication citoyenne. En appelant ses élus à tenir des sit-in à Béjaïa, Tizi Ouzou et El-Bayadh, le 31 de ce mois, pour exiger la libération de tous les détenus, le FFS veut tester le degré de sa popularité dans la région en donnant à la revendication du mouvement citoyen une dimension nationale.