Les travaux du conclave ordinaire de la coordination interwilayas, ouverts depuis jeudi au lycée mixte de Sidi Aïch dans la vallée de la Soummam, ont été caractérisés, le moins que l'on puisse dire, par des débats houleux. Si pour les actions de solidarité en faveur des détenus et la saisine des instances internationales, l'unanimité a été facilement acquise, il n'en est pas de même pour les autres points relevant des perspectives, inscrits à l'ordre du jour. Partant de l'urgence de la situation, l'action en faveur des détenus a été prioritaire. Aussi, après un large débat, les participants ont convenu d'organiser demain un sit-in des délégués devant la représentation des Nations unies (ONU) à Alger à 11h, accompagné d'une lettre portant sur la libération des détenus. Une action qui a été retenue sans avoir suscité un débat autour de son élargissement aux élus tel que proposé par Tizi Ouzou et rejeté en dernier lieu par la majorité des wilayas. Après la présentation du bilan de la commission de solidarité, les membres de la commission juridique de l'interwilayas se sont constitués en atelier pour finaliser le dossier à transmettre dans le cadre de la saisine des instances internationales. Le rejet de toute échéance électorale avant la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur, inscrit en 3e position dans l'ordre du jour, a donné lieu à de véritables débats houleux devant l'insistance de Béjaïa et Boumerdès qui l'ont conditionné à la concertation avec les parties concernées. Une condition mal interprétée par les délégations des autres wilayas qui, après un long débat, sont arrivées à un consensus autour du principe du rejet, mais sans toutefois trancher sur son caractère définitif qui sera l'objet du prochain conclave. L'autre point et non des moindres, qui continue à focaliser les débats à l'heure où nous mettons sous presse, demeure la fameuse conférence nationale sur le mouvement qui revient pour la 4e fois sur le tapis. Si pour le principe, aucune délégation n'est a priori contre, des appréhensions sont nourries quant aux objectifs, orientations et la nature des participants à cette conférence. Sauf coup de théâtre, tout porte à croire que l'on s'achemine vers l'installation d'une commission préparatoire. L'action d'envergure nationale inscrite à l'ordre du jour de ce conclave devrait normalement avoir l'aval des différentes délégations, sans grand problème. Quant au non-paiement des impôts, tout porte à croire qu'il sera rejeté par l'ensemble des participants à ce conclave qui ne prendra fin que tard dans la nuit. Sidi Aïch, accusée à tort de «bastion de dialoguistes», vient, par l'organisation réussie de cette rencontre, de démontrer qu'elle demeure toujours fidèle à toutes les luttes pour les libertés auxquelles elle avait pris part dans le passé et qu'«elle reste indéniablement un véritable bastion de la démocratie», pour reprendre les mots du délégué local visiblement fier de sa région.