Les études de restauration de Djenane Raïs Hamidou, Djenane Lakhdar, Bordj El Kiffan (fort d'époque ottomane) et villa Rahet Eddey sont en cours de réalisation et seront finalisées vers la fin novembre 2005. C'est ce qu'a appris l'APS auprès de la direction de la culture de la wilaya d'Alger. Le lancement des travaux est prévu pour le début de l'année 2006. Ils porteront notamment sur la consolidation des structures (reprise de tous les planchers), l'étanchéité, la boiserie, la céramique, l'électricité et les canalisations. Parallèlement à ces études, des travaux de consolidation de certains monuments historiques de la capitale sont en cours pour parer à l'urgence, a précisé la directrice de la culture de la wilaya d'Alger, Mme Badia Sator. « Les matériaux seront utilisés et les décorations réalisées selon les modèles d'origine afin que le monument garde son authenticité », a précisé Farid Fettouche, chef de service du patrimoine culturel, soulignant que la direction de la culture s'est fixé comme objectif de restaurer trois monuments par an. M. Fettouche a par ailleurs expliqué que les éventuelles découvertes qui pourront être faites durant les travaux de restauration permettront aux architectes chargés du suivi de « restituer les éléments architecturaux datant de l'époque ottomane », citant le « fernak » (système de chaufferie) mis à jour dans la villa Abdelatif, plus connue sous le nom de Villa des artistes, actuellement en restauration. Le premier site historique concerné par cette opération est Djenane Raïs Hamidou, une villa de style arabo-mauresque située à El Biar et comprenant, outre les pièces d'habitation, un patio carré encadré par des colonnes serpentines et abritant une vasque ainsi qu'une terrasse. Cette demeure, offerte à Raïs Hamidou (amiral) par le Dey Hussein, est un joyau architectural décoré d'éléments en marbre, en stuc, en bois et en céramique aux ornements géométriques et floraux. Djenane Lakhdar, deuxième site à réhabiliter, est situé dans la commune d'El Madania. Il est composé d'un palais de l'époque ottomane, d'un jardin et d'une étable. Abritant un centre de formation pour filles (broderie), le palais Djenane Lakhdar, dont la construction remonterait à 1800-1820, et qui aurait appartenu à Dahmane Hafiz avant de devenir la propriété de Frédéric Lung, a été notamment occupé par la Croix-Rouge (1942), par le fils de l'écrivain Mouloud Feraoun, avant de devenir le siège de l'Agence nationale d'archéologie en 1985. Selon un document de la direction de la culture, Djenane Lakhdar est en très mauvais état suite, entre autres, aux différentes transformations subies durant la période coloniale et aux fissures causées par le séisme du 21 mai 2003. Le troisième site est Bordj El Kiffan, qui abrite actuellement un musée. Il s'agit d'un fort de forme carré irrégulière de 20 m de côté. Il date de l'époque ottomane, construit suivant un système traditionnel de murs porteurs en pierre de taille, comprenant outre des pièces, des caves, une cour et des terrasses. Rahet Eddey, dernier site inscrit dans ce programme de rénovation, est un palais de style arabo-musulman, situé à l'intérieur du lycée Djillali Ranem (Bologhine). Ce palais a servi pendant une période de résidence au consul de Grande-Bretagne. A l'issue de sa restauration, il abritera la bibliothèque du lycée en question. C'est le cas notamment du fort turc situé à Tamentfoust (ex-La Pérouse), fermé au grand public depuis plus de trois ans. Idem pour le palais de Khdaoudj El Amia, implanté à Scala, à El Biar. Fortement endommagé suite au séisme du 21 mai 2003, ce palais turc, qui abrite plusieurs familles, nécessite une réhabilitation en urgence.