Les villageois sont sortis dans de nombreuses localités pour effectuer les travaux avant l'arrivée des premières pluies. Les récentes chutes de pluies causant de grands dégâts à travers le pays posent la sérieuse question de la prévention. Ce week-end, à travers plusieurs villages et quartiers de la wilaya de Tizi Ouzou, des volontariats ont été organisés par les citoyens pour nettoyer les voies d'évacuation des eaux, fossés des routes et pistes de villages, caniveaux dans les villes et autres désengorgements de canalisations de ponts. Les opérations sont simultanées car coïncidant avec les premières journées de l'automne. En fait, le phénomène n'est pas nouveau. En Kabylie en général et à Tizi Ouzou en particulier, les travaux de volontariat à cette période bien précise son réguliers. C'est même une tradition dans les villages. A la fin de l'été, les villageois appellent à des volontariats pour préparer le lit des cours d'eau prévisible en cette période. Ce sont les premières pluies d'automne connues en Kabylie sous l'appellation Tahmalt N Hartadem (les crues d'automne pour traduire littéralement le concept). Hier donc, les villageois sont sortis à travers de nombreuses localités pour effectuer les travaux avant l'arrivée de ces premières pluies. «Depuis les temps anciens, nous avons trouvé nos grands-parents réguliers à cette période de l'année à faire ces travaux», raconte un vieux dans un village des Ouacifs. A Draâ Ben Khedda, la cité Benani (200 Logts) a subi un véritable lifting hier, vendredi. Les habitants de ce quartier ont procédé au nettoyage et au désengorgement de toutes les canalisations en prévision des premières pluies. Les services de la voirie de la mairie ont mis tous leurs moyens au service des volontaires pour la réussite de ce grand volontariat. Ces volontariats sont un signe de la volonté et de la prédisposition des populations locales à participer aux travaux de la voirie communale. Un phénomène qui renseigne aussi sur le degré de maturité des populations qui ne demandent qu'à être intégrées dans ces efforts de passage à une gestion moderne de la cité. «De ce point de vue, il n'y a rien à dire. Les citoyens sont en avance par rapport aux services de la voirie. C'est bien au contraire, aux élus de s'inspirer de la tradition des anciens. Les volontariats de cette période de l'année se voient dans les pays développés où les services de la voirie se mettent à faire des travaux en prévention des crues. «Chez nous, ces services sont toujours en retard. Ils viennent nettoyer et désengorger les canalisations et autres voies et réseaux divers, une fois les crues passées. Les anciens sont plus adaptés à la réalité. Alors pourquoi les élus, tous issus d'ailleurs de cette société, ne font rien pour joindre l'expérience des anciens à la gestion moderne qui a pourtant d'énormes moyens matériels», assène un citoyen de Draâ Ben Khedda. Aussi, ces volontariats qui s'organisent spontanément dans les villages doivent inspirer les responsables concernés. Les dégâts qui sont en train d'être enregistrés en faisant des victimes humaines n'auraient pas eu lieu si les personnes en charge des travaux étaient inspirées par l'expérience des anciens. «Je me demande qu'est-ce qui empêche les élus de travailler avec les villageois et les habitants des quartiers pour organiser ces volontariats à chaque fin de l'été. Les citoyens ont beaucoup d'avance sur ceux qui gèrent le dossier mais hélas, ce sont les premiers qui payent les erreurs de ces derniers.