Les organisateurs du Prix de l'Escale littéraire La cérémonie de remise de prix récompensant deux lauréats aura lieu jeudi 11 octobre à l'hôtel Sofitel Hamma-Gardens... La troisième et dernière liste du Prix de l'Escale littéraire d'Alger dont la cérémonie de remise de prix aura lieu jeudi 11 octobre dans sa 5e édition, à l'hôtel Sofitel Hamma-Gardens, a été dévoilée dernièrement, par les organisateurs. Six titres, publiés entre juillet 2017 et juillet 2018, ont été retenus pour cette cinquième édition, où se côtoient plusieurs générations d'auteurs. En effet, pour ce cru, on notera Aïcha Kassoul avec «La colombe de Kant» (Editions Casbah), Lynda Chouiten avec «Le roman des pôv' cheveux» (Editions El-Kalima), 1990 de Adlene Meddi (Edition Barzakh), «Le temps de mourir» de Saïd Oussad (Editions Franz Fanon) et enfin «Promesse de bandit» sorti chez le même éditeur. Tous sont en lice pour décrocher le Premier Prix qui est un chèque de l'ordre de 300.000 DA. Le second prix «coup de coeur» pourra bénéficier d'un week-end à l'hôtel Sofitel. Notons que les deux seront invités en février prochain au Salon littéraire Le Maghreb des livres à Paris. Le jury est pour sa part composé de huit personnes soit de quatre Algériens et quatre Français. Le Prix de l'Escale d'Alger, organisé par les écrivains Akli Tadjer et Denis Labayle depuis 2013 et la direction du Sofitel d'Alger, «vise à mettre en lumière le roman d'un auteur algérien, vivant et publiant en Algérie avant tout, mais qui sont peu connus à l'étranger» a indiqué Denis Labayle lundi après-midi à l'hôtel Sofitel lors d'un point de presse coanimé avec le journaliste et critique littéraire Youcef Sayeh. «Ce prix a pour but de créer des liens de part et d'autre de la Méditerranée afin de faire découvrir la littérature algérienne et notamment ce qui se fait de mieux et de nouveau parmi sa nouvelle génération et comme nouvelles écritures...On exclut les auteurs célèbres qui sont édités en France», a-t-on rajouté. Expliquant le processus de sélection, Youcef Sayah fera remarquer que ce «sont les éditeurs qui doivent nous envoyer la liste de leur choix de romans. Mais ce n'est pas toujours le cas. Peut être que ce prix ne les intéresse pas. Certains par contre jouent le jeu et nous envoient quelques titres. Ainsi, nous avons reçu une vingtaine cette année...» A propos des critères de sélection, l'accent est mis en vrac sur l'originalité du sujet traité et comment l'histoire est racontée. Car pour Youssef Sayah il est clair qu'une nouvelle génération est en train de prendre différents chemins dans la littérature, un nouveau virage d'un type nouveau d'écriture. D'aucuns se dirigent vers le style policier, d'aucuns vers le style fantastique, même s'il n'y a en a pas beaucoup... La nouvelle génération avait 10 ans durant la décennie noire, elle n'a pas suffisamment de maturité pour écrire sur ces événements-là. Ces écrivains contrairement à ceux d'avant, passent à autre chose...Abordant le monde de l'édition en Algérie, Youcef Sayah qui s'est élevé contre les «chiffres fantaisistes» dont se targuent certaines maisons d'édition, y compris en France, regrettera le nombre très restreint de libraires en Algérie et a fortiori leur absence dans des villes importantes comme Constantine, Oran ou Annaba... Pour Denis Labayle, la situation littéraire en France souffre également de la crise, estimant que si le nombre de livres vendus avoisinait les 15000 en France il y a 10 ans aujourd'hui l'on vend à peine 5000 exemplaires... Regrettant de ne pas pouvoir récompenser les livres en langue arabe, les organisateurs du Prix de l'Escale feront remarquer que cela viendra à démarcher encore plus de sponsors pour un prix tout aussi équitable, sans parler de la difficulté de réunir un jury qui maîtriserait la langue arabe. Notons enfin que depuis sa première édition, l'Escale littéraire a consacré, successivement, les auteurs Habib Ayyoub avec «Le Remonteur d'horloge» (Editions Barzakh), Kamel Daoud pour «Meursault, contre-enquête» (Editions Barzakh), Leïla Hamoutène avec «Le châle de Zeinab» (Editions Casbah), et Pluies d'or (Editions Chihab) de Mohamed Sari en 2016. Rendez-vous est pris à un mois du Salon international du livre d'Alger à l'hôtel Sofitel, histoire de se préparer avant le grand plongeon dans les livres...