Les 25 pays de l'UE organisent une série de rencontres pour élaborer un plan commun de lutte contre cette pandémie. La propagation de la pandémie de grippe aviaire n'est plus un risque mais plutôt une réalité en Europe. Après la détection de plusieurs cas en Roumanie, en Turquie et en Bulgarie récemment, les 25 pays sont réellement sur le qui-vive. La présence du virus aviaire chez des volatiles a fait monter d'un cran la crainte d'une pandémie humaine dans le Vieux Continent à l'instar de la grippe espagnole de 1918 ayant causé la mort de près de 40 millions de personnes. Devant cet état d'alerte générale, les responsables européens ont convoqué une série de réunions pour discuter d'un plan commun de prévention. Le virus H5N1, qui a fait une soixantaine de morts en Asie depuis 2003, sera donc, à partir de la semaine prochaine, au coeur de l'agenda des responsables de l'Union européenne. Les ministres européens se réuniront à deux reprises, mardi puis jeudi et vendredi, pour discuter de l'état de préparation de l'Union européenne (UE) face à une éventuelle pandémie. La réunion de Luxembourg, consacrée aux négociations en cours à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sera l'occasion d'une première discussion des 25 sur ce thème, depuis la découverte du H5N1 en Europe. Puis, les ministres de la Santé de l'UE prendront le relais, avec une réunion informelle au Royaume-Uni prévue jeudi et vendredi prochains. Le commissaire européen à la Santé, Markos Kyprianou, va présenter demain un exercice de simulation visant à tester la capacité de l'UE à répondre à une pandémie de grippe. En attendant la tenue de ces réunions, l'UE a déjà pris une série de mesures dans l'espoir d'endiguer la menace virale. D'ailleurs, jeudi dernier, elle a interdit les importations en provenance de Roumanie d'oiseaux vivants et de produits issus de la volaille. Elle a également fait un embargo à l'encontre de la Turquie depuis lundi. Plusieurs pays européens ont en outre recommandé la prudence à leurs ressortissants voyageant dans des zones touchées, leur conseillant notamment d'éviter tout contact avec des oiseaux vivants ou morts. Alors qu'aucun cas n'est enregistré pour le moment, les spécialistes et les experts européens craignent le pire. Quelque 12.000 Britanniques meurent chaque année de l'épidémie ordinaire de la grippe. Pour faire face à une éventuelle transmission, Londres, comme la plupart des pays européens, a déjà stocké 2,5 millions de doses d'antiviral et en accumule 800.000 supplémentaires par mois. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que l'impact de la pandémie sur les exportations des produits alimentaires, en particulier la viande de volaille, est déjà palpable. D'après les responsables économiques, certains signes montrent que la demande a d'ores et déjà commencé à diminuer dans certaines régions d'Europe. Pour rappel, l'UE produit annuellement 11 millions de tonnes de viande de volaille et en exporte un million de tonnes pour une valeur marchande en 2005 estimée à un milliard d'euros. La banque d'investissement Clsa a estimé cette année que les pays asiatiques avaient perdu jusqu'à 12 milliards de dollars du fait de la grippe aviaire. Enfin, malgré la poursuite, sans cesse, des opérations d'abattage des volailles en Roumanie et en Turquie, l'Europe entière est aujourd'hui en état d'alerte générale.