Rien ne va plus à Béjaïa. Les citoyens protestent et agissent au quotidien. Certains le font en toute impunité, d'autres sont poursuivis en justice. C'est le cas des habitants du village de Tizi n'Djber dans la commune de Beni Djellil. Après avoir procédé à la fermeture de la décharge depuis août 2018 suite à des promesses non tenues, quatre d'entre eux sont «traînés» devant les tribunaux. Connaissant la solidarité ancestrale des villageois de Kabylie, les réactions se sont enchaînées et la solidarité s'est constituée pour se matérialiser, hier, par un rassemblement de soutien devant la tribunal administratif de Béjaïa, où devaient comparaître quatre habitants, dont l'ancien président d'APC Titem Hachemi, Amenouche Abdel Madjid, Berabez Mohand Ourabah et Tekfa Hocine. Quatre citoyens désignés du doigt accusateur par le maire actuel. Ils ont pour tort d'avoir fermé une décharge publique non contrôlée, située à proximité de leur village, soit pas loin de 400 m des habitations. Ces habitants estiment impératif de mettre fin à l'activité de cette décharge qui s'est répercutée négativement sur la santé publique et le secteur agricole de la région. «On a recensé deux cas d'infection dus à la fumée dégagée par cette décharge», affirme un villageois de la région venu hier à Béjaïa pour soutenir les quatre personnes, poursuivies par le président de l'APC de Beni Djellil les accusant d'avoir mis la pression sur lui, eux qui, selon les protestataires ont agi sur décision prise à l'unanimité par les villageois. Tout un village derrière les siens. Ils exigent la fermeture de la décharge en urgence. Outre cette décharge, les villageois de Tizi n'Djber ont dénoncé «l'iniquité» dans la répartition du plan communal de développement (PCD) de 2018. «La part du village est médiocre part rapport aux doléances des villageois qui manquent d'infrastructures vitales», a indiqué un protestataire, hier, devant le tribunal administratif de Béjaïa. «Même la route qui mène vers le village est dans un état impraticable alors que son budget a été débloqué par le wali en août 2017», ajoute un autre qui fait remarquer que «depuis le budget ne l'a pas pris en charge». Unanimement, les villageois frondeurs, demandent aux autorités de «se dépêcher pour regeler le problème». Après leur comparution devant la juge du tribunal administratif de Béjaïa, qui rendra son verdict dimanche prochain sur cette affaire, les villageois de Tizi n'Djber se sont rendus à la wilaya pour exposer leurs revendications. En l'absence du wali, ils ont été reçus par un responsable de l'institution, à qui ils ont exposé de leurs nombreuses doléances liées à l'hygiène, les axes routiers, la cantine scolaire l'électricité et le gaz, bref, une plate-forme qui résume toutes les insuffisances qui minent leur quotidien. Les villageois de Tizi n'Djber veulent du concret. Ils sont las des promesses qui n'ont jamais été tenues.