Le comité de village de Tamazirt Ourabah, dans la commune de Mizrana, à 30 km au nord de Tizi Ouzou, a procédé, durant toute la journée d'hier, à la fermeture du siège de la commune en signe de colère et de protestation. Des centaines de villageois ont cadenassé la porte principale de la bâtisse et ont interdit à toute personne d'accéder au siège de l'APC. «Notre action n'est pas limitée dans le temps», nous dira l'un des protestataires. Les villageois ont exposé plusieurs revendications aux élus locaux à qui ils reprochent d'ailleurs d'avoir «marginalisé leur village comparativement aux autres de la commune». Le désenclavement du village Tamazirt en ouvrant la route vers la bourgade d'Avad est la principale revendication des protestataires. «Il y a plus de dix ans qu'on nous a promis d'ouvrir cette route afin de permettre à notre village d'être relié directement au principal chemin communal, mais cette promesse n'a jamais vu le jour. Elle ne semble pas être une priorité pour nos élus, pourtant l'ouverture de cette piste, qui ne dépasse pas deux kilomètres, a été exprimée depuis fort longtemps», nous indique un villageois. Le raccordement du village au réseau de la fibre optique est aussi exprimé. Les villageois se demandent pourquoi ils ne sont pas «concernés par ce projet, pourtant des villages limitrophes ont bénéficié de la technologie de la fibre optique». La réfection du réseau AEP figure aussi parmi les premiers points de doléances des villageois de Tamazirt. Ils craignent de revivre le scénario de l'année passé où ils ont été privés d'eau potable durant toute la saison des grandes chaleurs. Ne bénéficiant d'aucune structure sportive ou culturelle, les jeunes de Tamazirt Ourabah ajoutent à la liste des revendications la réalisation d'une aire de jeu. Le comité de village de Tamazirt a refusé des pourparlers avec les élus locaux. Il compte doucir le ton si ses exigences ne sont pas satisfaites. «Depuis plus d'une décennie, on nous promet de satisfaire nos doléances, en vain ; rien n'a été fait. Chaque nouvelle assemblée nous demande de patienter. On en a marre de ces promesses en l'air ; aujourd'hui, on veut du concret», nous dira l'un des membres du comité de village. Notons que la commune de Mizrana est l'une des régions les plus touchées par le terrorisme. Cette commune accuse un retard énorme sur tous les plans, comparativement aux autres de la wilaya de Tizi Ouzou. Le terrorisme a porté un sacré coup au développement local. «Vu tous ce que nous avons vécu durant la décennie noire, normalement Mizrana doit bénéficier d'un budget spécial pour redonner espoir aux villageois», nous déclare un élu à l'APC de Mizrana.