Le parti d'Ahmed Ouyahia veut rafler la mise en prévision des autres élections à venir. Au-delà du simple choix des magistrats communaux, les prochaines élections partielles du 24 novembre semblent être un challenge politique pour des formations qui tenteront de réinvestir un champ tout acquis à la citoyenneté. Le mouvement de protestation issu juste après le décès du jeune Guermah a pendant plus de trois années occupé la scène publique remettant en cause le rôle d'associations politiques et autres qui étaient les seuls porte-parole. Au regard du nombre de partis qui postulent dans les six communes concernées par le vote, plusieurs lectures sont possibles. Le RND participe dans les six circonscriptions à savoir, M'chedallah, Aghbalou, Saharidj, Ahnif, Taourirt et El Esnam. En postulant avec des listes contenant des noms connus sur la scène politique le parti d'Ahmed Ouyahia veut rafler la mise en prévision des autres élections à venir. Son allié de l'Alliance présidentielle, le FLN ne participe que dans trois communes, M'chedallah, El Esnam et Ahnif. Là, le parti a misé sur des anciens moudjahidine et autres membres de la famille révolutionnaire. Le plus ancien parti part amoindri surtout qu'au niveau du chef-lieu de wilaya, Bouira, l'APC d'obédience FLN vit une crise sans précédent, puisque la totalité des élus ont signé un retrait de confiance au P/APC. Ce scandale semble avoir sérieusement chamboulé les calculs de ce parti dans une région où il compte des adhérents âgés. Le troisième et dernier parti de l'Alliance présidentielle, le MSP de Boudjerra Soltani participe avec des listes dans les six communes concernées. Même si officiellement ce parti n'existe pas dans ces régions notamment en ne disposant pas de bureaux, la formation peut tirer profit d'une éventuelle confrontation entre le FLN et le RND d'un côté et le RCD et le FFS de l'autre. S'agissant de la paire RCD-FFS, ces deux formations affichent leurs ambitions différemment. Ainsi la formation de Saïd Sadi se présente dans les 6 circonscriptions alors que le parti d'Aït Ahmed lui participe dans 3 communes seulement. Précisons que lors du vote de 2001, le FFS avait participé et remporté la majorité dans les APC de Chorfa, Taghzout, Ath Laâziz et Aomar, Précisons aussi que le vieux parti d'opposition avait condamné énergiquement l'accord entre le gouvernement et les archs en déclarant: «Il est irréfléchi puisqu'il engendrera une nouvelle instabilité au niveau des communes touchées sensiblement sur le plan du développement. La dissolution doit être nationale, c'est là une autre manière d'isoler davantage la Kabylie...» L'accord a abouti à la révocation des indus élus et à cette consultation électorale. C'est la raison peut-être d'une participation limitée. Au milieu de ce magma politique, une formation comme El lslah de Djaballah postule dans une commune, celle de son député APN originaire d'Ath Mansour. D'autres formations moins connues dans la région comme le FNA, l'UDL tentent d'infiltrer une région connue pour son militantisme. Le Parti des travailleurs se mêlera à la bataille en comptant sur le travail antérieur fait par Louisa Hanoune qui a toujours exprimé son soutien à la Kabylie et à la langue de cette région. Une énigme est à soulever. Elle concerne ces six listes indépendantes qui ont officiellement déposé leurs candidatures. Nombreux sont ceux qui pensent que les membres du mouvement citoyen sont derrière ces listes s'ils ne sont pas directement candidats. S'agissant des chances de ces candidatures, peu de monde leur accorde de la crédibilité dans une commune comme El Esnam où le maire déchu se présente pour terminer son troisième mandat.