Le début de la fin Révolution attendue au Real Madrid! Au lendemain de l'humiliante défaite dans le clasico à Barcelone (5-1), les heures de Julen Lopetegui sur le banc merengue semblent comptées. Après cette défaite mouvementée sur la pelouse du Camp Nou, place à l'agitation dans les bureaux du stade Santiago-Bernabeu où, selon les médias espagnols, devait se tenir en fin de journée d'hier une réunion du conseil d'administration du Real avec un sujet au menu: la destitution de Lopetegui. Le technicien basque avait pourtant signé pour 3 ans cet été, acceptant le lourd défi de succéder à Zinédine Zidane, triple tenant de la Ligue des champions. Mais impossible de ressortir indemne d'une telle déroute face à l'éternel rival blaugrana, la cinquième défaite en sept matchs toutes compétitions confondues. «Festival létal», a cruellement titré hier le quotidien sportif madrilène As, rappelant que le Real est désormais neuvième de la Liga (14 pts). Bref, il semble que Lopetegui (52 ans) va tout perdre en l'espace d'un été, renvoyé de la sélection espagnole juste avant le Mondial pour avoir négocié avec le Real dans le dos de sa fédération, puis limogé du Real pour insuffisance de résultats et humiliation en mondiovision. Et plus que vers Lopetegui, les doigts accusateurs se tournent désormais vers le président madrilène Florentino Pérez, dont la gestion est très critiquée, notamment le fait de n'avoir pas remplacé la superstar Ronaldo partie cet été à la Juventus. Que retenir du bref passage de Lopetegui? Ses évidentes qualités de technicien, invaincu sur le banc de la Roja (2016-2018), ont vite été éclipsées par l'usure d'un groupe merengue rassasié de titres. Pris par le temps, Lopetegui a dû reconstruire de zéro une équipe qui s'était reposée pendant neuf ans sur les buts de Ronaldo. Pour tout remplaçant, Florentino Pérez n'a fait venir que le modeste attaquant lyonnais Mariano Diaz. Les blessures et les méformes de plusieurs Mondialistes (Modric, Ramos...) n'ont pas aidé «Julen». Pas plus que les recrutements opportunistes de Pérez, qui a accumulé les gardiens avec l'arrivée de Thibaut Courtois, et misé 45 millions d'euros sur un jeune Brésilien prometteur, Vinicius, mais jugé trop tendre par Lopetegui. Reste à savoir qui sera officiellement le 13e entraîneur de l'ère Pérez (2000-2006 et depuis 2009), alors que la presse évoque un possible scénario en deux temps: un intérim de l'entraîneur de la réserve, l'Argentin Santiago Solari pour le match de Coupe du Roi à Melilla (3e division) demain, et les possibles débuts de Conte au Bernabeu samedi contre Valladolid en Liga. Le profil de Conte (49 ans), «un fort caractère dont la priorité est le résultat» selon Marca, tranchera avec la bienveillance et la liberté tactique offertes par Carlo Ancelotti (2013-2015), Zidane (2016-2018) ou Lopetegui et pourrait remettre au travail certaines stars jugées trop dilettantes, comme Gareth Bale dimanche. Si le calendrier très abordable du Real en novembre facilitera la greffe, le nouvel entraîneur devra faire avec les carences de l'effectif merengue et l'absence d'un véritable finisseur. En outre, Conte, ancien technicien de la Juventus (2011-2014) et de Chelsea (2016-2018) et surnommé le «Marteau» en Italie pour son exigence et sa minutie tactique, présente un côté conflictuel potentiellement explosif dans l'environnement inflammable du Real Madrid. Le capitaine Sergio Ramos a d'ailleurs lancé un avertissement dimanche: «Le respect, cela se gagne, cela ne s'impose pas. Parfois, la gestion du vestiaire est plus importante que les connaissances techniques».