Celles-ci consistent en la surveillance des zones humides et autres points d'eau qui sont finalement le passage obligé des oiseaux migrateurs. L'institut Pasteur chargé de donner l'alerte, n'a pour le moment relevé aucun cas de grippe aviaire. Néanmoins, le Tamiflu, ce remède juste suffisant pour couvrir les prémices d'une crise ne pourra être suffisamment délivré que sur accord de l'OMS qui seule décide de son octroi. L'institut Pasteur d'Alger, également partenaire de l'OMS, est en contact avec les grands instituts de contrôle mondiaux, reconnus par ladite organisation dont celui, très réputé, de Londres. M.Fewzi Derar, virologue à l'institut Pasteur, a publiquement écarté toute contamination de la faune algérienne par le virus de la grippe aviaire. Une déclaration qui intervient après la «fausse alerte» donnée suite à la mort d'une vingtaine d'oiseaux dont les cadavres ont été trouvés au lac Tonga, à El Kala, au nord-est du pays. Selon les experts ces animaux auraient été victimes de l'eau contaminée du lac à l'instar du lac Mellah de la même région où l'on a également trouvé des poissons morts du fait de toxines contenues dans l'eau. Ce qui écarte l'hypothèse d'une infection par le virus H5N1 à l'origine de la terrible grippe. Suite à ce précédent et devant la montée inquiétante de la hantise du risque de pandémie liée à cette épizootie venue tout droit du Sud-Est asiatique, instruction a été donnée aux agents forestiers de ramasser tous les volatiles échoués afin qu'ils soient analysés. Les pouvoirs publics conscients que le risque zéro n'existe pas, annoncent néanmoins avoir mis en place un système de veille à même de prévenir toute contamination de la faune locale et par ricochet l'homme. Ces derniers qui disent n'avoir officiellement enregistré jusqu'à maintenant aucun cas d'influenza aviaire, appellent à la vigilance, et ont pris une série de mesures. Celles-ci consistent en la surveillance des zones humides et autres points d'eau qui sont finalement le passage obligé des oiseaux migrateurs. Ces derniers sont quelque 500.000 à migrer de l'Europe vers l'Afrique dont 250.000 font escale en Algérie et se disséminent sur plus de 250 zones humides répertoriées à l'échelle du territoire qui accueillent les premières vagues du mouvement migratoire de ces animaux. Ce système de protection inclut l'existence d'un stock de Tamiflu, soit le médicament à administrer en cas de déclaration effective de la maladie. Un scénario peu probable rassure-t-on. Pour des raisons de sécurité alimentaire la population est invitée à s'approvisionner en viandes blanches à partir des étals reconnus et à bouder les abattages clandestins, et d'éviter le braconnage, du moins pour faciliter la traçabilité des produits consommés, sachant que le contrôle vétérinaire aux frontières est plus que jamais renforcé. Si le sang-froid caractérise encore l'attitude algérienne face à cette menace, il n'en est pas de même pour le reste du monde, voire même pour nos voisins immédiats telle la Tunisie qui a la première affiché une hypocondrie justifiée face à ce péril. Au moment où le groupe pharmaceutique suisse Roche, seul producteur du Tamiflu, l'antiviral supposé efficace contre la grippe aviaire, vient de décider de limiter les ventes de ce médicament qu'il détient exclusivement. Ce laboratoire annonce qu'au cours des prochaines semaines il pratiquera des ventes contrôlées et limitées, le médicament ne devant être donné qu'aux patients qui en ont vraiment besoin. Environ quarante pays, dont l'Algérie, ont passé commande de Tamiflu pour constituer leurs stocks en prévision d'une possible pandémie de grippe aviaire. Une idée qui pourrait séduire le groupe pharmaceutique national Saidal, bien que ce dernier soit connu pour être fabricant de vaccins.