Une fois le recours au Cdd adopté, la mission de la Cnac n'aura plus sa raison d'être. La vocation de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) se heurte à la volonté du ministère du Travail d'aller vers l'abandon de la permanisation et l'option des contrats à durée indéterminée. Auparavant, la Cnac prenait en charge les travailleurs licenciés possédant des contrats d'emploi à durée indéterminée (Cdi). La procédure exclut ceux qui travaillent sous le régime du CDD (Contrat à durée déterminée). La mission de la Cnac, à la faveur des nouvelles dispositions qui pointent à l'horizon et qui optent pour le choix des CDD, n'a plus sa raison d'être. Explications : lors d'une récente déclaration, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, fera savoir qu'on va droit vers la suppression de la permanisation au sein des entreprises. En d'autres termes, le département de Louh préfère opter pour la mesure «la plus appliquée dans le monde» et qui porte sur le travail par contractualisation, en proposant des CDD. Or, ce choix va à l'encontre de la vocation de la Caisse nationale d'assurance chômage qui, entre autres missions, dégage des aides destinées aux entreprises en difficulté en payant les salaires des employés menacés de licenciement. L'incohérence est mise sous la lumière, hier, lors d'un débat à la radio Chaîne II. M.Boudjemaâ Younès Chaouche, chef de département de prestation au niveau de la Cnac, admet le fait qu'il y ait illogisme, mais laissa entendre illico que la doléance a été faite auprès des pouvoirs publics. Il a enchaîné immédiatement pour dire qu'un comité de travail devra étudier la question et trouver des solutions palpables devant avoir lieu après le recours au CDD. L'usage de cette nouvelle disposition, il est utile de le signaler, n'interviendra que dans le cadre de la révision du code du travail, en voie d'élaboration. Lequel projet, rappelons-le, est remis sur les rails à la suite de la détermination de la tripartite de mettre à niveau la législation algérienne du travail sous la forme d'un véritable code du travail qui prendra pour référence les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT). Face au choix du département du travail qui n'exclut pas la possibilité d'aller vers des contrats de travail à durée déterminée (CDD), la Cnac pourrait réviser sa vocation afin de venir à bout de cette incohérence. Mais cette révision pourrait toutefois entraîner un désarroi parmi les travailleurs qui, selon toute vraisemblance, n'ont que la Cnac qui pourrait leur garantir une prise en charge au sein des entreprises en difficulté. Quoi qu'il en soit, un comité de travail est en train de travailler d'arrache-pied afin de trouver une issue à ce casse-tête, à en croire l'invité de la radio Chaîne II. Du côté du ministère, les choses sont également claires, ce qui veut dire qu'au cas où le recours au Cdd est adopté, l'employé ne sera pas privé de ses droits élémentaires, à savoir le droit à la sécurité sociale. Reste à solutionner l'incohérence relevée, par la vocation initiale de la Cnac, à savoir la prise en charge financière des travailleurs et l'aide aux entreprises en difficulté.