Le projet de loi relatif aux mesures d'appui à la promotion de l'emploi est accueilli favorablement par le bureau d'études du département économie de la Centrale syndicale UGTA. “Nous disons qu'il est positif, mais nous disons aussi qu'il ne règle pas le problème de l'emploi. Le projet participe à créer des emplois formalisés et donne l'occasion aux Algériens d'être actifs”, a résumé hier Mahjoub Belarbi, un des membres du bureau d'études. Selon lui, le projet de loi intervient comme “un instrument favorable à l'emploi”, au regard de la situation économique actuelle. “Même si le taux de chômage diminue, il reste pourtant assez important. Toute opportunité qui se présente pour le réduire et combattre le travail informel serait la bienvenue”, a affirmé M. Belarbi, estimant que le texte “va dans ce sens”. N'y a-t-il pas amalgame entre le rôle de l'Etat, appelé à élaborer des politiques de résorption du chômage, et celui d'un syndicat censé protéger les acquis sociaux du monde du travail ? Pour l'expert économique de l'UGTA, l'Etat a toujours un rôle important à jouer, mais dans le contexte actuel où “le chômage risque de menacer l'ordre public”, les autres composantes du pays, partenaires sociaux et employeurs notamment, sont interpellées également par la situation et la lutte contre ce fléau. Le financement du dispositif de promotion de l'emploi par une caisse sociale, en l'occurrence la Caisse nationale d'assurance-chômage (CNAC), est-il discutable ? “Au-delà des textes régissant ses missions, la CNAC est un instrument financier de solidarité, destiné à aider les travailleurs”, a relevé notre interlocuteur, en rappelant que cette caisse a donné “une sécurité aux victimes du train des licenciements” pour raison économique et qu'elle a même secouru la Caisse nationale de retraite, lorsque celle-ci en avait besoin. Aujourd'hui, la CNAC est appelée à contribuer à subvenir aux besoins inhérents aux abattements sur les charges sociales, a ajouté Mahjoub Belarbi, convaincu qu'il ne s'agit pas là d'anachronisme. Pour lui, le projet de loi a suscité “des remarques de forme et non de fond”; il n'empêche que celui-ci s'adapte au “système de sécurité sociale par répartition” et vise le recouvrement de la dignité de l'Algérien en quête d'un travail, “en lui trouvant un emploi avec un contrat de travail de 12 mois au moins, renouvelable pendant 3 ans, avec la possibilité d'être permanisé”. Malgré l'embellie financière rendue possible par les recettes pétrolières, le consultant signe et persiste : “Nous ne sommes pas dans une situation d'aisance structurelle ni dans un environnement sain.” Selon lui, “avec ou sans le projet de loi, le système de sécurité sociale est en danger”, en raison du nombre de plus en plus faible de cotisants, alors que les charges sociales, liées à la longévité de la vie, prennent du volume. Aussi le mieux à faire serait-il de créer des postes de travail formels hors hydrocarbures, pour “renforcer” la sécurité sociale et, dans le même temps, redonner de l'espoir aux demandeurs d'emploi et générer une nouvelle dynamique à la fois de mise à niveau des normes de travail, de protection sociale et d'encouragement des investisseurs locaux, les jeunes particulièrement. “Il faut sortir des schémas et des conceptions de gardiens du temple, il faut sortir de la logique d'assisté”, a prôné l'expert. H. A.