img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P181110-11.jpg" alt="" Ce que j'ai dit à Mo Yan"" / «J'ai voulu rencontrer le chinois Mo Yan, prix Nobel de littérature, par devoir intellectuel.» La rencontre s'est déroulée vendredi dernier à l'hôtel Sofitel d'Alger. Le temps de l'échange a été court, un peu moins d'une demi-heure, mais le moment a été intense et fort. Deux hommes de lettres, deux générations d'écrivains, deux cultures et que de souvenirs! Kaddour M'Hamsadji intensément marqué par son voyage chinois s'est brusquement replongé dans la Chine des années 1960, la Chine de Mao, la révolution culturelle. «J'ai voulu rencontrer le Chinois Mo Yan, prix Nobel de littérature, par devoir intellectuel» affirme Si Kaddour. «C'est un géant de la littérature, c'est notre invité et de ce fait nous avons le devoir de lui présenter notre pays au plan intellectuel, pour qu'il ne se dise pas qu'il s'est rendu dans un désert culturel. Je lui ai fait d'ailleurs un exposé sur la littérature algérienne.» Au fil de la discussion, Mo Yan, d'apparence très réservé et peu loquace se dévoile et laisse éclater son rire. La muse excitée, la mémoire rafraîchie quand les lieux et les images défilent: La Cité interdite, l'opéra de Pékin la ville où l'on élève le ver à soie, le Musée, la muraille de Chine, tout a été évoqué. «J'ai un devoir envers la Chine ce pays qui m'a fait l'honneur de m'accueillir pendant un mois avec mon épouse et durant quelle période? durant la Révolution culturelle». Cette rencontre entre Mo Yan et M'Hamsadji équivaut à parler du rapport entre la littérature chinoise et algérienne. Y a-t-il déjà un rapport, un lien, un contact? Oui, ce lien littéraire c'est dès les premières années de l'indépendance, quand l'Union des écrivains algériens dont M'Hamsadji a été l'un des fondateurs avec Mouloud Mammeri, des écrivains chinois. «J'ai rencontré des écrivains chinois et mon livre venait de sortir» («Le silence des cendres» qui a paru en 1963, Ndlr). Je leur ai offert un exemplaire, moi je publiais évidemment en français. Quelque temps après, je reçois une invitation de l'ambassade de la République populaire de Chine m'invitant à aller en Chine tout en m'apprenant qu'on venait de traduire mon ouvrage dont je garde encore un exemplaire», raconte Si Kaddour. Ainsi, «Le silence des cendres», venait de constituer un repère dans les relations littéraires algéro-chinoises: c'est la première oeuvre algérienne traduite en chinois.