L'aviation israélienne bombarde sans retenue à Ghaza Depuis lundi après-midi, «environ 400 tirs de roquettes» ont servi de prétexte à l'armée israélienne qui a frappé près de 150 positions du Hamas et du Jihad islamique. Les tirs de roquettes palestiniennes et les frappes israéliennes sur la bande de Ghaza se sont poursuivies dans la nuit de lundi à mardi, prolongeant la plus sérieuse confrontation depuis la guerre de 2014 et ravivant le spectre d'un nouveau conflit. Au moins sept Palestiniens ont été tués, dans ces échanges qui ont fait un mort et des dizaines de blessés en territoire israélien. Depuis lundi après-midi, environ 400 tirs de roquettes ont été dénombrés par l'armée israélienne qui a indiqué avoir frappé en représailles près de 150 positions du Hamas et du Jihad islamique. Cette escalade est survenue après des mois de tensions qui font redouter une quatrième guerre, en dix ans, entre Israël et le Hamas qui gouverne l'enclave palestinienne sous blocus, coincée entre l'Etat hébreu, l'Egypte et la Méditerranée. Rien ne permet de dire si ces tensions vont retomber ou si l'escalade va se poursuivre et faire avorter les efforts déployés. L'armée israélienne et la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, ont échangé des mises en garde. Les sirènes ont retenti toute la soirée et une partie de la nuit dans les localités israéliennes riveraines de la bande de Ghaza, précipitant les résidents dans les abris. Les classes ont été annulées dans plusieurs communes et les habitants ont reçu pour instruction de ne pas quitter les abris. L'armée israélienne a mobilisé des renforts et déployé des batteries antimissiles supplémentaires. L'envoyé spécial de l'ONU Nickolay Mladenov a dit continuer à travailler avec l'Egypte voisine pour éloigner Ghaza des «bords de l'abîme». «L'escalade des dernières 24 heures est extrêmement dangereuse et inconsidérée», a-t-il tweeté. Des dizaines d'Israéliens ont été légèrement blessés, essentiellement par des éclats, selon les secours. La plupart des roquettes sont retombées dans des zones inhabitées, a indiqué l'armée. L'engrenage militaire a été enclenché lundi en milieu d'après-midi quand un soldat israélien a été gravement blessé par un tir de missile antichar près de Kfar Aza. Selon les secours, le soldat de 19 ans est dans un état critique. L'armée israélienne a alors frappé dans Ghaza et les roquettes ont commencé à partir. Au moins, sept Palestiniens ont été tués par les frappes, a rapporté le ministère ghazaoui de la Santé. Le feu aux poudres a été mis dimanche, lors d'une incursion déjouée des forces spéciales israéliennes. Israël a prétendu une opération de «collecte de renseignements». Les brigades al-Qassam ont dénoncé un commando dans une voiture identifié par une patrouille. L'unité aurait pris la fuite grâce aux tirs de l'aviation israélienne. Sept Palestiniens, dont un commandant local du Hamas et cinq membres des brigades al-Qassam, ainsi qu'un lieutenant-colonel israélien ont trouvé la mort. C'est le deuxième soldat israélien tué depuis fin mars. Au moins 231 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis cette date. Les brigades al-Qassam ont revendiqué le tir du missile antichar contre un transport militaire et les tirs de roquettes comme la réponse «au crime» de dimanche. L'armée israélienne n'a pas confirmé que le car transportait des soldats. Les signes d'une possible détente s'étaient pourtant succédé ces dernières semaines, comme le transfert la semaine passée de quinze millions de dollars versés par le Qatar, soutien de longue date du Hamas, pour payer au moins partiellement les fonctionnaires du Hamas. L'opération allait de pair avec les efforts déployés depuis des mois par l'Egypte et l'ONU en vue d'une trêve durable entre Israël et le Hamas.