Mouad Bouchareb assure l'intérim Mouad Bouchareb, qui vient d'être propulsé par le SG du FLN sortant à la tête de la troisième institution de l'Etat et désigné pour la coordination de l'intérim, va-t-il être le cavalier de choix pour remplacer Ould Abbès? L'histoire se répète. A peine deux ans après la démission de Amar Saâdani à la tête du Front de libération nationale (FLN) pour des raisons de santé, voilà que Djamel Ould Abbès annonce sa démission en évoquant les mêmes raisons et cela même si des sources proches du vieux parti affirmaient, hier, que le départ du secrétaire général serait lié à une nouvelle crise au sein du FLN.Quelle que soit la raison réelle de ce départ, il reste pour le moins très inattendu, surprenant et aux multiples conséquences sur la première force politique du pays. Que réserve l'avenir au FLN? La démission de son chef de file à quelques semaines des sénatoriales et de la présidentielle va énormément perturber le parti et ses préparatifs pour deux rendez-vous d'une aussi grande importance. Pour le moment, il est annoncé que la direction du parti sera collégiale et elle est confiée à l'actuel président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mouad Bouchareb. Un comité central (CC) extraordinaire devra être tenu pour l'élection d'un nouveau secrétaire général, mais aucune date n'est encore avancée pour le moment. La démission de Djamel Ould Abbès suppose au moins une réunion urgente du bureau politique, qui sera suivie d'une réunion extraordinaire du comité central, selon le règlement intérieur. C'est du moins ce qu'avait expliqué Djamel Ould Abbès, himself, lors de son intronisation à la tête du parti, en octobre 2016, en remplacement de Amar Saâdani. Répondant à ceux qui affirmaient à l'époque que son élection comme secrétaire général du FLN s'était faite en violation du règlement intérieur du parti, Ould Abbès a expliqué «certes, quand le poste du secrétaire général devient vacant en l'absence du comité central, le règlement intérieur stipule que c'est le doyen d'âge du bureau politique qui dirige le parti pendant un mois avant de tenir un comité central (CC) extraordinaire pour élire un nouveau secrétaire général. Mais dans le cas d'avant-hier, nous étions en session ordinaire du CC qui n'a pas été levée (...)». Ainsi donc, dans le respect du règlement intérieur, la gestion du parti par intérim doit être normalement confiée au membre du bureau politique le plus âgé et une session extraordinaire du comité central doit être convoquée dans un délai n'excédant pas les 30 jours afin d'élire un nouveau secrétaire général pour un mandat de cinq ans. Les membres du comité central, composé de plus de 400 élus du congrès, devront plébisciter un des candidats à ce poste. Et la question qui s'impose est celle de savoir qui va se porter candidat pour remplacer Djamel Ould Abbès? Mouad Bouchareb, qui vient d'être propulsé par le SG du FLN sortant à la tête de la troisième institution de l'Etat et désigné pour la coordination de l'intérim, va-t-il être le cavalier de choix pour occuper ce poste? Sa jeunesse, sa fougue et sa fidélité seront-elles des atouts convaincants? Surtout qu'il n'aura pas beaucoup de concurrents parmi les caciques du parti après la dernière purge opérée par le SG démissionnaire qui, faut-il le rappeler, avait remplacé 15 membres du bureau politique comme à titre d'exemple Hachemi Djiar, Tahar Khaoua ou encore Sadek Bouguettaïa. Il y a cependant, la candidature de Tayeb Louh à prendre en compte. Le ministre de la Justice, qui a légitimement des ambitions politiques, vient de croiser le fer avec Ahmed Ouyahia et la dernière sortie de Djamel Ould Abbès a justement porté sur cette polémique. Un lien avec sa démission? Mystère et boule de gomme. Certaines indiscrétions ont même laissé entendre que Saïd Bouhadja, l'ancien président de l'APN, écarté de force par le FLN de son poste, pourrait être de retour. A première vue, c'est peu probable. Mais les secrets du FLN restent impénétrables. Ce qui reste sûr, c'est que beaucoup de conclaves et de conciliabules devraient s'enchaîner pour trouver un successeur à Ould Abbès si, toutefois, celui-ci n'est pas déjà choisi.