Une centaine de soldats américains du 19e bataillon d'infanterie sur le qui-vive Donald Trump a exigé plus tôt ce mois-ci le déploiement de quelque 5800 soldats à la frontière. Une clôture de kilomètres de fils de barbelés a été érigée par des soldats américains pour renforcer la barrière naturelle du fleuve Rio Grande, qui sépare les terres mexicaines de l'Etat américain du Texas afin de bloquer les milliers de migrants latino-américains arrivant depuis plusieurs jours à la frontière dans l'espoir d'entrer aux Etats-Unis, ont rapporté des médias. En trois jours, une barrière luisante, à hauteur d'épaule, a été posée sur terre à Laredo, dans cet Etat du sud des Etats-Unis, selon des correspondants de presse. Pour accomplir cette tâche, une centaine de soldats américains du 19e bataillon d'infanterie ont parcouru près de 2000 kilomètres depuis Fort Knox dans le Kentucky. Loin des terrains de combat, ces militaires sont déployés dans cette ville frontalière du Mexique de 260.000 habitants pour répondre à l'injonction controversée du président américain Donald Trump. Dans le cadre de sa politique de lutte contre l'immigration illégale, Donald Trump a exigé plus tôt ce mois-ci le déploiement de quelque 5 800 soldats à la frontière, en amont de l'arrivée d'importants groupes de migrants venus d'Amérique centrale. Pour ses détracteurs, cette décision n'avait pour objectif que de galvaniser sa base à quelques jours des élections de mi-mandat. «Une urgence nationale», «une invasion»: c'est ainsi que le président américain dépeignait l'arrivée de ces migrants fuyant souvent la violence dans leur pays. L'aspect le plus concret de ce déploiement des troupes jusqu'ici est donc cette clôture, obstacle physique dressé contre l'arrivée de migrants tentant de traverser clandestinement la frontière, pour les pousser à entrer par les différents points d'entrée régulière aux Etats-Unis. L'armée n'est généralement pas autorisée à mener des opérations de maintien de l'ordre public sur le territoire national. Les soldats déployés à Laredo n'auront donc aucune interaction directe avec les migrants. Donald Trump a publié lundi une photo sur Twitter pour se «féliciter» de la présence des fils barbelés installés en renfort du mur qui existe dans certains endroits à la frontière mexicaine. «Les Fake News ne montrent que de vieilles images de gens grimpant par-dessus la barrière dans l'océan. Voici à quoi ça ressemble vraiment - plus de grimpeurs sous notre Gouvernement», a-t-il écrit sur Twitter. En rendant visite aux troupes à la frontière la semaine dernière, le ministre de la Défense, Jim Mattis a maintenu que leur mission à court terme était d'assister les agents du service des douanes et de la protection des frontières (CBP) et d'ériger des obstacles physiques. Mais «à long terme, cela reste encore à déterminer», a-t-il estimé. Depuis la publication dans les médias américains de témoignages de soldats défavorables à cette mission, les militaires ont reçu des instructions strictes de ne pas donner leur opinion personnelle à la presse. A Laredo, il n'y a pas eu d'arrivée de «caravanes» de migrants. Ils se rendent plutôt à Tijuana, ville-frontière avec la cité californienne de San Diego, à plus de 2.000 kilomètres de là. Les autorités estiment que plus de 3.000 personnes sont déjà arrivées. Un agent du CBP, cité par les médias, s'estime «heureux» de la présence militaire, alors que chaque jour des «centaines» de migrants tentent de traverser la quarantaine de kilomètres de frontière qu'il garde. Le déploiement de l'armée doit prendre fin le 15 décembre et l'avenir de la clôture installée n'est pas clair. «Personne ne sait quand elle sera retirée. Ce n'est pas vraiment de notre ressort», a-t-il expliqué.