La tension s'est accentuée jeudi à Tijuana, au nord-ouest du Mexique, où plusieurs centaines de migrants de la caravane ont manifesté près du poste-frontière avec les Etats-Unis, alors que les forces armées américaines s'entraînaient pour repousser une éventuelle entrée en force. Les migrants, en majorité des hommes, mais aussi des femmes accompagnées d'enfants en bas âge, ont quitté à la mi-journée le refuge mis à leur disposition par les autorités locales pour se diriger vers le pont El-Chaparral, situé à proximité du point d'entrée vers la Californie. Le passage entre les deux pays a été fermé durant 15 minutes alors que l'armée américaine réalisait un exercice à grande échelle de rapidité opérationnelle impliquant des hélicoptères et plusieurs centaines de soldats et policiers, selon l'Office américain des Douanes et de protection de la frontière. Le président américain, Donald Trump, a de nouveau menacé jeudi de fermer toute la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, y compris aux échanges commerciaux, si la situation devait dégénérer face à l'arrivée de milliers de migrants d'Amérique centrale. Un agent du groupe Beta, qui réunit des fonctionnaires et des volontaires du gouvernement mexicain pour porter assistance aux migrants, a tenté de raisonner les manifestants en leur rappelant qu'il était nécessaire de s'inscrire sur une liste d'attente pour déposer une demande d'asile aux Etats-Unis. L'attente pour l'étude des dossiers de demande d'asile peut prendre plus d'une année. L'agent a par ailleurs rappelé quels étaient les bénéfices que les migrants pourraient tirer en demandant l'asile au Mexique. Environ 9000 militaires américains ont été déployés à la frontière avec le Mexique. Quelque 4500 migrants de la caravane, pour la plupart des Honduriens, sont actuellement hébergés à Tijuana, où les refuges sont arrivés à saturation et certains campements improvisés ont commencé à apparaître aux alentours. R. I./Agences