L'initiative lancée par maître Ali Yahia Abdenour semble avoir trouvé un écho au sein des partis de l'opposition. Le fameux projet portant sur la construction d'une alliance démocratique, similaire à l'Alliance présidentielle, est remis de nouveau sur le tapis. Saisissant l'approche des élections partielles, les militants des droits de l'homme, de parlementaires et de personnalités politiques, à leur tête maître Ali Yahia Abdenour, ont décidé de relancer le projet, après de vaines tentatives, dites du «pôle démocratique». En effet, dans une déclaration parvenue à la rédaction, ces derniers ont interpellé les formations politiques, qui forment le front de l'opposition pour adhérer à ce projet. «Le devoir, la responsabilité et l'intérêt des forces de changement commandent aux parties qui s'opposent aux thèses du pouvoir de dépasser les atavismes pour se retrouver, s'écouter et révéler leur maturité afin de mobiliser une population qui appelle de tous ses voeux au sursaut et au renouveau», ont-ils précisé. Cette initiative arrangera, sans doute, les partis de l'opposition, en premier lieu le RCD et le FFS. Contacté par nos soins, le chargé de la communication au sein du parti, M. Ferdjallah, a fortement apprécié cette initiative qu'il a qualifiée d'encourageante. «Nous sommes disponibles à toute proposition allant dans le sens de créer un pôle démocratique», a-t-il clairement affirmé. Il a tenu à rappeler que cette proposition était un axe stratégique pour le RCD depuis sa création, mais malheureusement elle n'a pas abouti. Même si cette idée a été renvoyée, à plusieurs reprises aux calendes grecques, pour le RCD il n'est jamais trop tard pour bien faire. Le parti de Saïd Sadi compte sauter sur l'occasion cette fois- ci, pour parvenir à réaliser son vieux rêve sur le terrain, à savoir créer une alternative démocratique dans la société. «Nous n'avons pas d'autre choix pour construire une alternative démocratique qui s'opposera à l'Alliance présidentielle», a-t-il dit sans ambages. M.Ferdjallah ne s'est pas arrêté là pour s'interroger comment et avec qui faire cette alliance. Ce dernier préconise au moins de préciser les contours de cette question. A en croire les propos de Ferdjallah, l'esprit de l'alliance existe déjà entre les deux anciens ennemis à savoir: le FFS et le RCD. Des contacts sont en cours entre les deux formations pour mener une action commune contre tout acte de fraude lors des élections partielles qui se tiendront le 24 novembre prochain. Contrairement au RCD, le parti des forces socialistes n'est pas encore sûr de sa position. Joint par téléphone, son premier secrétaire national, M.Ali Laskri, s'est exprimé avec beaucoup de réserve sur cette initiative. Ce dernier s'est contenté d'affirmer que c'est une initiative encourageante sans pour autant donner la position de son parti. «Nous ne sommes pas encore au courant du contenu de cette initiative et de son objectif», a-t-il souligné en affirmant que dans la forme, cette initiative convient aux principes du parti. De son côté, le MDS a accueilli à bras ouverts cette idée et s'est déclaré déjà partant pour le principe. Lors d'une conférence de presse consacrée au débat sur ce sujet, tenue jeudi dernier au siège du parti, le secrétaire général par intérim, M.Hocine Ali, a plaidé avec force pour la création d'une alliance démocratique. Les conditions, a-t-il affirmé, n'ont jamais été favorables à la construction d'une alternative démocratique comme elles le sont aujourd'hui. Retraçant les différents événements qui ont marqué notre pays récemment, entre autres le référendum du 29 septembre dernier, le SG affirme que cette coalition «est une nécessité et non un choix dicté par les exigences de l'évolution politique et les décantations parvenues à maturité». Cependant, le Parti des travailleurs ne se sent apparemment pas concerné. Interrogé hier sur sa position à propos de cette initiative, un membre de la direction du PT nous a fait savoir qu'il n'est pas du tout au courant. «Nous sommes pour le multipartisme et même partisans pour les questions communes qui concernent l'intérêt du pays», a déclaré le responsable du PT. Sur la question de savoir si le PT pourra rejoindre cette alliance, il a tenu à rassurer: «En cas de prise de contact avec le parti, on va d'abord discuter». Ce qui est sûr, à travers cette initiative de rassemblement du camp démocrate, c'est que, pour la première fois, l'idée a été initiée par Me Ali Yahia Abdennour, qui est non seulement l'ex-président de la Laddh, mais aussi membre fondateur du plus vieux parti de l'opposition en Algérie, en l'occurrence le FFS.