Plusieurs enseignements à tirer Un grand travail attend justement la coach algérienne, qui doit revoir toute sa stratégie basée sur une individualité, la joueuse Bouhenni en l'occurrence, absente de cette CAN pour blessure. La sélection algérienne (dames) de football a complètement raté la phase finale de la coupe d'Afrique des nations, qui se déroule au Ghana, en étant éliminée après avoir concédé trois défaites en autant de rencontres. Après avoir débuté par une courte défaite face au pays organisateur, le Ghana (1-0), les joueuses de Radia Fertoul ont concédé une lourde défaite face au Camer un lors de la deuxième journée de leur groupe «A» (3-0) avant de s'incliner une troisième fois vendredi dernier face à la sélection malienne (2-3) à Cape Coast. Les buts de la rencontre ont été inscrits par Fatouma Diarra (58', 90+4 SP) et Aissatou Diadhiou (83') pour le Mali. Lydia Balkecemi (37') et Imen Merrouche (53 SP) ont inscrit les deux buts algériens. Avec cette troisième défaite consécutive, la sélection algérienne termine à la dernière place du groupe A avec 0 point. Le Cameroun, auteur d'un nul contre le Ghana (1-1) dans l'autre match termine en tête avec 7 points et valide son billet pour les demi-finales en compagnie du Mali (6 points). Le Ghana, pays hôte de la compétition (4 points) est éliminé dès la phase de poules. Les deux qualifiés du groupe B devraient être connus hier, au moment où on mettait sous presse à l'issue des matchs de la troisième journée. Au vu de leurs prestations durant ce tournoi, les joueuses algériennes ont bien progressé au fil des matchs. En dehors du premier match d'ouverture face au pays organisateur où elles ont été sous pression avec le public et le terrain comme avantage pour leurs adversaires, face aux Camerounaises, vices-championnes d'Afrique, les Algériennes ont été hors sujet. (3-0) et avec un score lourd pour une sélection algérienne dont les joueuses se connaissent bien. Avec une deuxième défaite, les Algériennes n'attendaient qu'un «miracle»: d'abord gagner par plus de deux buts et surtout attendre le deuxième match entre le Ghana et le Cameroun. Et là, les joueuses de Fertoul ont eu la grande volonté de gagner ce match contre ces redoutables Maliennes. La preuve, elles ont très bien débuté le match en marquant deux buts de suite par Belkacemi et Merrouche. Mais, au fil du match et faute de très bonne condition physique ainsi que le manque de préparation - ou, pour être plus précis, par manque de compétition - les Algériennes ont perdu la maîtrise du match. Le retour des Maliennes a été très dur à accepter par des Algériennes qui ont quelque peu perdu de leur verve. Et il s'en est fallu de peu pour qu'elles terminent cette compétition au moins avec le point du match nul alors qu'à trois minutes de la fin de la partie, les deux formations étaient à égalité (2-2). Mais l'inévitable Diarra donne la victoire aux siennes en marquant le troisième but dans le temps additionnel (90+4). Une défaite qui reste en travers de la gorge des Algériennes, qui ont bien rivalisé avec l'une des deux sélections favorites de ce groupe A. Dommage pour les joueuses de Fertoul. Un grand travail attend justement la coach algérienne, qui doit revoir toute sa stratégie basée sur une individualité, la joueuse Bouhenni en l'occurrence, absente de cette CAN pour blessure. Un travail collectif attend nos filles pour revenir en force et surtout apprendre de leurs erreurs dans cette phase finale de cette CAN-2018. Et là, il est utile de rappeler cette déclaration importante de la même coache des Vertes, Radia Fertoul qui a estimé dans sa dernière conférence de presse que «le développement du football féminin en Algérie passe obligatoirement par sa professionnalisation, comme chez les messieurs». «Si le football féminin s'est autant développé en Europe, c'est en grande partie parce que les dames évoluent au sein de championnats professionnels. Donc, si nous tenons vraiment à atteindre un aussi bon niveau, on doit faire pareil», a préconisé l'ancienne internationale. Fertoul a reconnu que «la professionnalisation du football féminin en Algérie représente un projet colossal, qu'il sera probablement difficile de concrétiser sur le court terme», mais elle a jugé «indispensable de lancer le projet le plus tôt possible» pour ne pas perdre plus de temps. Pour le moment, le championnat féminin en Algérie n'est pas pour laisser les férus du football bien «optimistes».