Quarante-huit heures ont permis à la ministre de la Culture de faire un tour d'horizon, lors d'une visite d'inspection et de travail à Annaba, et de présider la cérémonie de clôture du festival de la musique andalouse, malouf et chaâbie. C'est par une visite d'inspection aux ruines d'Hippone, que Khalida Toumi, ministre de la Culture, à Annaba depuis vendredi, a débuté son périple à travers le secteur de la Culture. C'est devant l'étendue, la diversité et l'emplacement du site historique, que la ministre estime à sa juste valeur la richesse de la wilaya. Elle déclare que ces ruines sont un atout et un facteur essentiel dans la promotion aussi bien de la culture en matière d'histoire que du tourisme. Sur les lieux, la chargée de la culture s'étonne du délabrement et de l'abandon de ce site dont l'histoire fait partie de notre propre passé historique. Sur ce, la ministre de la Culture, s'est rendue à la fameuse tour des Hafsits, située en haut de la Casbah, surplombant toute la ville de Bône. Emerveillée, Khalida Toumi a inspecté les travaux de récupération qui sont à un taux d'avancement pratiquement de 65%. L'objectif de ces travaux vise essentiellement la récupération d'un patrimoine historique d'une part, et sa protection du péril d'une architecture typiquement islamique, en y créant un club scientifique et autres infrastructures culturelles d'autre part. Descendant de ce piédestal légendaire, la ministre se retrouve au pied de cette tour, devant le projet de réalisation d'une bibliothèque régionale à proximité du Palais de la culture Med -Boudiaf. Face à un chantier à la traîne, la chargée de la culture estime qu'un tel projet, pouvant apporter un plus à la culture dans la wilaya d'Annaba, aurait pu être opérationnel sans retard aucun. Le mécontentement de la ministre, face à cette situation désolante la poussera à dire: «A cette cadence de réalisation des différentes structures et infrastructures du secteur, jamais ce dernier ne pourra être hisser vers l'avant et réaliser les résultats escomptés.» Sur place, Mme Khalida Toumi, a visité une exposition de tableaux de jeunes talentueux, pour se rendre ensuite aux différents stands d'exposition artisanale, où les artisans ont mis en valeur la richesse d'un patrimoine régional, et qui plonge ses racines dans la nuit des temps. La première journée de la ministre de la Culture a été marquée par la soirée organisée en l'honneur de la clôture du festival de la musique andalouse, malouf et chaâbi. Cette 6e édition, pendant 15 jours, a permis aux Annabis de découvrir cette musique dans toutes ses dimensions, et dans une ambiance féerique. Ce que l'on retient de cette édition, c'est la découverte de chanteurs dans le malouf, l'andalou et le chaâbie, restés longtemps inconnus du public, mais qui ont tout de même mis en valeur cette richesse culturelle par leurs prestations. Ainsi, le Théâtre régional d'Annaba, qui a abrité cette manifestation culturelle, s'est distingué par la beauté lumineuse de sa façade et l'afflux du public annabi. Ce rendez-vous a revêtu un cachet et une symbolique typiquement traditionnels et surtout ramadanesques. Ce festival atteste en effet de la consolidation et la réconciliation des chanteurs algériens avec leurs origines, dans une ère où la musique dite nouvelle, tel le raï, fait un «boom» sur la scène nationale et internationale. Le malouf, le chaâbi ou l'andalous sont des musiques appelées à se développer dans les années à venir. A ce propos, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, qui a présidé la cérémonie de clôture de cette édition, a boosté ce festival, en le promouvant festival international à partir de 2006. La ministre affirme qu'elle aspire à promouvoir cette musique à travers le monde arabe, pour la hisser au niveau des musiques privilégiées et pour cela, elle doit s'inscrire, c'est-à-dire la musique, sur le podium de l'internationalisation. Quant au samedi, deuxième jour de la visite de la ministre de la Culture, il sera essentiellement consacré à l'Ecole des beaux-arts d'Annaba où elle s'est entretenue avec quelques élèves de l'école, leur permettant ainsi de soulever les préoccupations qui entravent leur cycle d'études et de formation, tout en leur promettant de prendre en considération leurs doléances. Dans le même ordre d'idées, le commis de l'Etat, toujours à l'université Badji-Mokhtar, s'est rendue à l'institut de musique pour s'enquérir des conditions des lieux d'études d'une part, et des préoccupations des étudiants de musique, qu'elle notera soigneusement et prendra sans l'ombre d'un doute en considération, d'autre part.