Le sujet des élections revenait tel un leitmotiv sur la place publique. La campagne électorale comptant pour les élections partielles du 24 novembre courant, est désormais engagée de manière officielle depuis ce jeudi 3 octobre 2005. Assurément, la population de cette région qui a eu en ce même jour à partager des moments festifs avec leurs proches et convives, à l'occasion de l'Aïd El Fitr, n'a pas perdu de vue ce fait annonciateur d'une nouvelle échéance politique. Le sujet des élections revenait en effet tel un leitmotiv sur la place publique et s'inscrit indéniablement au centre des préoccupations d'une large partie des citoyens de Kabylie. Connue pour son hostilité, ou pour le moins son indifférence à l'égard de tout ce qui émane du pouvoir central, notamment l'organisation des différentes élections avec le plus faible taux de participation du pays, une nouvelle attitude, semble aujourd'hui se manifester dans cette région frondeuse, avec l'avènement des partielles. En effet, nonobstant le fait que la durée des mandats qui vont découler de ce scrutin est exceptionnellement réduite d'aucuns affirment d'ores et déjà que l'implication de la population kabyle en ce 24 novembre sera imposante. Pour preuve, il n'y a qu' à se référer au nombre important de candidats inscrits sur les listes indépendantes qui ont postulé pour assurer aussi bien la gestion de leurs municipalités respectives que celle des APW. Dans la seule wilaya de Béjaïa l'on dénombre, à titre illustratif, plus d'une cinquantaine de listes de candidats indépendants qui concourent pour les APC. Idem pour ce qui de Tizi Ouzou où les indépendants se comptent par dizaines. A ces derniers, il faudra ajouter l'implication prépondérante des partis politiques au scrutin des partielles en Kabylie, au nombre de 14 formations qui ambitionnent de diriger les communes de cette région. Cependant, est-il nécessaire de souligner que de l'avis de moult observateurs de la scène politique, l'objectif recherché à travers la tenue de ces partielles va au-delà du simple fait de détenir les rênes d'une APC ou même celles d'une assemblée de wilaya. En ce sens beaucoup d'observateurs affirment que l'enjeu principal de ces élections, c'est plutôt la réhabilitation de l'action politique. Laquelle réhabilitation se veut une manière comme une autre devant aboutir à panser définitivement une plaie qui n'a du reste que trop duré. Ainsi, l'on table sur une réconciliation de la Kabylie avec elle-même qui sera de mise inévitablement au lendemain du 24 novembre courant. C'est du moins l'espoir que nourrit une large frange de la population kabyle, lasse des scénarios cycliques d'émeutes et de répression. S'agissant de la campagne électorale, celle-ci promet d'être animée à plus d'un titre, compte tenu du nombre de meetings qui sont prévus et autres actions de proximité qui sont nombreuses à figurer au programme des candidats en lice. Il est temps semble-t-il que la vie politique recouvre ses droits en Kabylie.