Le film portant sur les élections de 2004 et le bras de fer entre Bouteflika et Benflis intéresse beaucoup l'Occident... Après avoir été en compétition française au cinéma du réel 2005, été sélectionné en juillet dernier au festival Résistance de Foix puis au Festival international du film francophone de Namur en septembre dernier et à Doclisboa, festival du film documentaire de Lisbonne du 15 au 23 octobre dernier, le réalisateur Malek Bensmaïl reprendra le chemin des salles obscures en prenant part à la 25e édition du Festival international du film d'Amiens qui se déroulera du 10 au 20 novembre ainsi qu'à la 8e édition des rencontres internationales du film documentaire de Montréal qui se tiendra à la même date. Aussi, il présentera son fameux documentaire Le Grand Jeu (2004) aux côtés de plus de cent films en provenance des quatre coins du monde. Pour ainsi dire, il est le seul réalisateur algérien privilégié à avoir beaucoup tourné avec ce documentaire d'obédience politique mais aussi sociologique sur l'Algérie. Cela se passe au printemps 2004 : Abdelaziz Bouteflika est réélu à la présidence de la République algérienne dès le premier tour des élections avec près de 85% des voix. Cette élection s'annonçait pourtant différente des précédentes : l'armée avait déclaré qu'elle resterait neutre, le FLN était majoritairement passé dans l'opposition et son secrétaire général, Ali Benflis, semblait en mesure d'inquiéter le président sortant en jouant la carte du renouveau et de la campagne électorale dans son pays d'origine et pour mieux saisir la mécanique du pouvoir, Malek Bensmaïl a planté sa caméra au sein du QG de campagne d'Ali Benflis, d'où il observe la bataille démocratique. Le Grand jeu constitue une première dans l'histoire du cinéma documentaire algérien, où jamais l'occasion de percer l'opacité du pouvoir n'a été donnée à des témoins indépendants. Centré sur la campagne électorale du candidat Benflis sans pour autant en faire l'éloge, le film dessine le portrait politique et social d'un pays qui peine à se débarrasser du poids de son histoire. Malek Bensmaïl est né en 1966 à Constantine, en Algérie. Il suit des études de cinéma à Paris puis effectue un stage au studio Lenfilm de Saint-Pétersbourg. Il produit et réalise des magazines et documentaires depuis 1990, en développant essentiellement des projets autour des rapports Nord-Sud. A son actif, plusieurs films dont Roumanie: l'après-Ceaucescu en 1990, Le Miracle des mines de sel en 1993, Algerian TV show en 1996, Territoire(s) et une culture pub spécial Algérie pour M6 en 1997, Décibled en 1998 et Boudiaf, un espoir assassiné en 1999. En 2001, il réalise Démokratica, un court métrage de fiction politique adapté de Une peine à vivre de Rachid Mimouni. En 2000, il réalise Des vacances malgré tout, en 2003 Algérie(s) et en 2004, Aliénations, sur le monde des malades mentaux en hôpital psychiatrique et leur pouvoir de lucidité... Un documentaire éprouvant et émouvant à la fois. A quand la diffusion à Alger de ce documentaire, sans oublier Le Grand jeu?