Le coup d'envoi de la 3e édition du Festival de Casablanca « Casa-Ciné » est prévu pour aujourd'hui. Durant une semaine, une centaine de projections sont programmées. Quelle est la ville célèbre et célébrée dans et par le cinéma mondial, notamment pour le mythique film qui porte son nom, du réalisateur américain Michael Curtiz, avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, sorti en 1942 ? Casablanca, évidemment ! La ville blanche qui réalise son rêve cinématographique en organisant son propre festival : « Casa-Ciné », le second volet de ce qui est nommé Festival de Casablanca, la première partie étant réservée à la musique. Après la 9e édition du Festival national du film de Tanger qui s'est achevée lundi avec à son actif 25 longs métrages et 28 courts métrages en compétition et où le Grand prix a été décerné au film Les cœurs brûlés, un récit en partie autobiographique du réalisateur marocain Ahmed Maanouni, qui met en scène un ingénieur revenu de France assister un oncle sur son lit de mort. Abordant la question de l'identité et de la déchirure, le Maroc se tourne vers la seconde édition du « Casa-Ciné ». Et cette fois-ci, place au « Cinéma du monde » jusqu'au 6 novembre, avec une sélection de huit avant-premières, d'hommages, de cinéma d'art et d'essai, de documentaires et de cinéma jeune public. 70 films sont retenus et 100 projections sont programmées. L'ouverture, ce soir, se fera avec le film libanais Caramel, de la remarquable actrice et réalisatrice Nadine Lbaki, Prix du Jury au dernier Festival de Cannes (France) et lauréate du prix du magazine américain Variety pour la meilleure cinéaste arabe. Son film, nominé aux prochains oscars, dépeint un univers de femmes dans un lieu féminin, un institut de beauté à Beyrouth. Dans la liste des avant-premières, est programmé Délice Paloma de Nadir Moknèche qui tarde à être projeté en Algérie alors qu'il porte le label « Alger capitale de la culture arabe 2007 ». Lors du 22e Festival international du film francophone (FIFF, du 29 septembre au 5 octobre), à Namur, Belgique), son film n'avait toujours pas de visa d'exploitation. C'est du moins ce que le réalisateur avait affirmé quelques minutes avant l'une des projections de son film. Casa Nayda de Farida Belyazid, une avant-première du Festival, est un documentaire sur le Maroc en mouvement, grâce à ses jeunes citoyens. En un peu moins d'une heure, le film zoome sur les laissés-pour-compte qui trouvent une tribune dans la musique urbaine pour exprimer leur avis. Saâd Chraïbi se penche dans Islamour, sur le conflit moral entre la modernité et les traditions et sur le regard que porte l'Occident sur la culture arabo-musulmane. L'histoire met en scène une famille maroco-américaine, qui après 25 ans de vie aux USA est forcée de quitter le territoire américain à la suite des attentats du 11 septembre. Dans la même liste, le Festival prévoit également, Persépolis de Marjane Satrapi, Squelette de Yasmine Fennane, L'Os de Fer de Hicham Lasri, La Vague blanche de Mohamed Ali El Majdoub et Les Arêtes du cœur de Hicham Ayouch. Le programme du Festival organise aussi des débats axés, entre autres, sur le film documentaire, son histoire et les raisons de son absence dans la production cinématographique et audio-visuelle marocaine. Le temps du Festival, Casablanca se veut donc le « carrefour des cinémas du monde ». Les organisateurs veulent inciter les Marocains à « consommer sans modération » tous les cinémas du monde, en rendant gratuit l'accès à la plupart des sites sélectionnés. Cette troisième édition conforte désormais le Festival dans sa position de rendez-vous cinématographique incontournable dans le Maghreb. Casa-Ciné c'est donc sept jours de rêves, d'émotions, d'évasion, mais surtout de culture.