Le professeur Djamel-Eddine Nibouche, chef du service cardiologie de l'hôpital Nafissa Hamoud (ex-Parnet) De nombreux éléments sont identifiés pour expliquer cette maladie comme la transmission génétique, le mode de vie, la mauvaise alimentation, la sédentarité et le tabagisme. Ce sont autant de facteurs de risque que posent ces maladies. Depuis une vingtaine d'années nous assistons à une augmentation continue de maladies graves, notamment coronariennes, a indiqué le professeur Djamel-Eddine Nibouche, chef du service cardiologie de l'hôpital Nafissa Hamoud (ex. Parnet) à Alger. S'exprimant, jeudi matin, dans l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la radio algérienne, le professeur Nibouche note que les hôpitaux algériens sont actuellement «noyés» de maladies cardio-vasculaires. Il précise, qu'avant, notre pays était préoccupé par les maladies du sous-développement que nous avons pratiquement rayées de l'Algérie. Cependant, ajoute-t-il, il fallait se préparer à cette transition de passage «des maladies de la misère vers les maladies du développement». Ce qui tue, actuellement, le plus dans les maladies cardio-vasculaires, précise-t-il, «c'est l'insuffisance cardiaque», qui nécessite une hospitalisation qui prend un temps assez long. Ce qui provoque, automatiquement, dira-t-il, un dysfonctionnement du service de cardiologie. Pour éviter une telle situation, l'invité de la Chaîne 3 signale qu'il faut absolument réfléchir à prendre ces maladies chroniques d'insuffisance cardiaque en médecine ambulatoire. Le professeur Nibouche estime également qu'il faut adopter une autre stratégie, en créant «des centres à l'intérieur des hôpitaux, destinés à prendre en charge en ambulatoire'' les malades», mais aussi, poursuit-il, «penser à pratiquer l'hospitalisation à domicile». Le chef du service cardiologie de l'hôpital Nafissa Hamoud a, par ailleurs, indiqué que «les choses doivent se faire progressivement car, dit-il, on ne peut pas atteindre l'efficacité en quelques années...C'est un travail de longue haleine pour mettre en place toutes ces solutions», a t-il jugé. Pour étayer ses propos, il a préconisé qu' «une politique cohérente qui doit se faire à long terme, et surtout sans cassure... Une politique en matière de santé doit être bien définie, dés le départ, afin que tout le monde puisse la suivre et continuer ainsi le travail du prédécesseur, car les cassures bloquent l'évolution des choses», a-t-il averti. Le professeur Lahmar, chef du service cardiologie au CHU d'Oran, avait souligné, il y a quelque temps, que les maladies cardio-vasculaires sont la «première cause de mortalité en Algérie et tuent deux fois plus que le cancer et le diabète». Les statistiques ont mis en évidence le fait que de nombreuses catégories socioprofessionnelles, y compris les jeunes, sont touchées par les maladies cardio-vasculaires. De nombreux éléments sont identifiés pour expliquer cette maladie comme la transmission génétique, le mode de vie, la mauvaise alimentation, la sédentarité et le tabagisme. Ce sont autant de facteurs de risque que posent ces maladies. 50% des morts subites dues aux cardiopathies sont relevées chez les personnes non diagnostiquées. Aussi un diagnostic familial est-il conseillé afin de prévenir de tels risques. Les pathologies cardio-vasculaires sont les «premières causes de mortalité en Algérie, avec plus de 14.000 décès chaque année».