Cette visite à laquelle le diplomate américain a voulu donner un cachet «économique» intervient au même moment où les USA annoncent leur ambition d'être pour les Africains «une alternative positive à la Chine». Allons-nous assister à un «débarquement» économique US? Les Desrocher continuent leur tournée de l'Algérie. L'ambassadeur US en Algérie et sa femme se sont rendus, mercredi dernier à Adrar (sud-ouest du pays), mais cette fois-ci pour parler... affaires. En effet, John P. Desrocher s'est «enquis, dans le cadre de sa visite du climat des affaires et des perspectives de développement du partenariat économique», souligne un communiqué de la chancellerie américaine. Le diplomate US a, lors de cette visite, montré un intérêt pour le projet pilote d'énergie intégrée dans la région de Kabertine (nord d'Adrar), exploitant les énergies solaire, éolienne et électrique. Il a profité de cette occasion pour rencontrer les autorités locales, à leur tête le wali Hamou Bekkouche, qui l'a accompagné durant son périple. John P. Desrocher a rendu visite, à cette occasion, à la Chambre de l'industrie et du commerce de la wilaya d'Adrar et a eu des entretiens avec les responsables de cette instance sur, notamment le climat des affaires dans la wilaya, les voies de développement des relations économiques entre opérateurs algériens et américains. L'hôte d'Adrar s'est également rendu à l'unité de développement de la recherche en énergies renouvelables en milieu saharien (Udrer-MS) d'Adrar, où il s'est enquis des efforts déployés par les chercheurs et responsables de cette unité et du partenariat scientifique entre cette unité et les partenaires américains en matière d'énergies renouvelables. L'ambassadeur des USA en Algérie a qualifié de «fructueuse» cette visite qui devrait «accoucher» de beaux projets économiques. Sourtout que le wali d'Adrar, Hamou Bekkouche a bien «vendu» sa wilaya en mettant en relief les grandes potentialités qu'elle recèle dans différents secteurs. Cette visite à laquelle le diplomate américain a vouludonner un cachet «économique» intervient au même moment où les USA annoncent vouloir être, pour les Africains, «une alternative positive à la Chine». C'est le secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines, Tibor Nagy, qui l'a dit mercredi dernier devant la Chambre des représentants. «Nous devons rester une alternative positive et indiquer clairement que l'engagement avec les Etats-Unis est synonyme de plus de prospérité et de sécurité pour l'Afrique», a-t-il déclaré. Nagy a reconnu que son audition par le Congrès se tient à un moment critique dans les relations afro-américaines, alors que la Chine est en train d'étendre son influence dans le continent. «L'Afrique est confrontée à un tsunami démographique, sa population va doubler en 2050 à 2,5 milliards de personnes. Les défis liés à l'infrastructure, la corruption et le terrorisme continuent (de se poser) et la Chine s'affirme économiquement, militairement et politiquement sur le continent», a-t-il relevé lors de cette audition. Après un désintérêt pour l'Afrique, l'administration Trump a lancé une offensive pour contrer l'influence grandissante de la Chine dans le continent. Il faut dire que tous les experts du monde s'accordent à dire que l'avenir est dans...l'Afrique. Un continent encore vierge économiquement, avec des grandes richesses du sous-sol et surtout une jeunesse qui fait saliver toutes les grandes puissances. Cette visite à Adrar, qui pourrait être une porte pour l'Afrique, entre-t-elle dans cette nouvelle stratégie américaine? Allons-nous assister à un «débarquement» économique US? Wait and see...