Les premières pluies qui se sont abattues sur la wilaya de Bouira ont redonné l'espoir aux fellahs qui commençaient à s'inquiéter. L'ouverture de la saison agricole par le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, lors de la visite effectuée à travers la wilaya, est une occasion pour revenir sur un secteur qui constitue l'avenir et l'après-hydrocarbures. Comme rapporté dans nos précédentes éditions, Bouira a abrité le 1er Salon de l'agriculture. Cet espace a permis aux visiteurs de constater les avancées effectuées par la wilaya dans le secteur. La vocation agricole a de tout temps collé à cette wilaya, promulguée en 1974. Depuis, le secteur n'a pas cessé de s'améliorer pour toucher l'ensemble des créneaux. Lors de sa visite au salon, Saïd Barkat a apprécié les nets progrès réalisés par cette wilaya. Souffrant d'un taux d'échec scolaire important et victime des affres du terrorisme ainsi que de l'analphabétisme, Bouira n'avait pas d'autre opportunité pour rattraper son retard et être au niveau des autres wilayas du pays. Rattachée à Tizi-Ouzou depuis l'indépendance, elle a fait les frais d'une politique économique qui faisait que tout allait au chef-lieu. Depuis le départ des colons en 1962 et jusqu'à 1974 aucune unité de quelque nature que ce soit n'a été réalisée dans la wilaya de Bouira. Même wilaya, Bouira continue à dépendre administrativement de la capitale du Djurdjura. Le fait aussi que 68% de la population est rurale est l'autre élément pris en compte dans la stratégie et les perspectives de la DSA et de la Chambre d'agriculture de Bouira. L'extension céréalière a touché 34.000 ha. L'implantation fruitière a concerné 3 526 ha alors que celle de l'oléiculture est de 5400 ha. Les efforts de l'Etat ont concerné aussi l'irrigation grâce à la mise en service du barrage d'Oued Lakhal sur le périmètre des Arribs qui englobe 1500 ha. L'apiculture qui occupe une place privilégiée a amené les services à remettre aux exploitants 37.000 ruches. L'huile d'olive de la région de M'chedallah est mondialement connue grâce au Salon de l'agriculture de Paris où elle a été primée. Les dernières neiges qui se sont abattues sur Bouira ont sérieusement affecté le parc mais l'Etat avait attribué 28 huileries modernes en plus de 15 chambres froides. Afin de fixer les agriculteurs, la wilaya a bénéficié de 2950 habitations rurales et de 27 projets de proximité. En marge de l'ouverture de la saison agricole 2005-2006, le ministre de l'Agriculture a entendu les chiffres du bilan des années précédentes, Ainsi entre 2002 et 2004, certaines productions ont atteint des taux de 1000% d'augmentation. Pour les fruits par exemple, la wilaya a produit 78.400 quintaux en 2002. La production en 2004 était de 652.000 quintaux. La pomme de terre est passée de 131.000 à 378.000 quintaux. La production de viandes rouges de 31.400 quintaux est passée à 58.000 quintaux. La production du miel qui était de 18.000 kg est arrivée à 190.000 kg. Au-delà de ces efforts consentis, 1a question quotidienne du citoyen reste celle de connaître l'impact direct de ces chiffres sur sa bourse. Le kilogramme de pomme de terre que la ménagère acquiert en moyenne à 25 DA quitte le lieu de production au prix approximatif de 8 à 10 DA. Le nombre d'intermédiaires de plus en plus nombreux à intervenir engrange une surenchère que paye le petit client. L'inexistence de réseau réglementé et de filière commerciale officielle est devenue, avec le temps, une préoccupation et c'est dans cette perspective que les pouvoirs publics ont décidé de transformer l'ex-unité Orecpo en marché de gros qui alimentera le chef-lieu de wilaya et ses environs. L'APC de Bouira de son côté s'est engagée dans la réalisation d'un marché à bestiaux d'envergure nationale. Cet acquis alimentera annuellement les caisses de la commune. Environnement La spéculation aidant, les intervenants profitent sur les prix des fruits et légumes. Les faits remontent à l'année 1995 quand un investisseur grâce à de nombreuses complicités a postulé et acquis une partie de la ferme pilote Boucheraine. 25 ha d'une des terres les plus fertiles du plateau d'El-Asnam ont été concédés à cet investisseur pour l'élevage de l'autruche qui, selon des indiscrétions, aurait postulé pour le même élevage dans d'autres wilayas du pays. La complicité est avérée quand, d'après des spécialistes, 1'«emeule» et son élevage nécessite un climat semi-aride, ce n'est le cas pas pour la région d'El Asnam qui est caractérisée par un hiver rude et une pluviosité telle qu'il a été décidé d'y domicilier le barrage de Tilesdit et lorsqu'on a découvert que le terrain offert longe l'axe autoroutier qui relie Bouira à l'est de la wilaya. La complicité est avérée également quand des années après, personne n'a osé revenir sur la décision d'attribution puisque jusqu'à 2005 pas une autruche n'a évolué sur ce terrain clôturé attendant de coûter plus cher pour être cédé en lots. La direction de l'environnement, en étroite collaboration avec la Protection civile et l'ensemble des directions de la wilaya de Bouira ont célébré hier la Journée arabe de l'environnement. En plus d'une opération de reboisement, la direction de M.Bounebab a tracé un large programme d'activité d'utilité publique comme une campagne de nettoyage à travers la ville et ses alentours. II est opportun de signaler que, conformément aux directives gouvernementales, la direction de l'environnement de Bouira mène une campagne contre le sachet noir. Tout le monde aura remarqué que depuis quelque temps les bouchers et les boulangers n'utilisent plus ce produit dangereux. Par contre chez les marchands ambulants et ceux des fruits et légumes, cet emballage continue à être utilisé. A ce propos, le directeur de 1'environnement lance un appel aux consommateurs pour leur demander de réagir et de refuser pareil emballage pour des produits alimentaires. Parmi les sports qui connaissent un essor ces dernières années à Bouira, il y a la natation. Depuis l'ouverture de la piscine semi-olympique à Bouira, et l'affectation d'un technicien spécialiste en la personne de Sid-Ahmed Dahnoun, ce sport connaît une avancée remarquable. Même si au départ beaucoup se sont plaints du coût exigé pour inscrire un enfant, la piscine, actuellement, s'avère insuffisante devant le nombre d'enfants et d'adultes intéressés par le sport le plus complet. C'est dans ce contexte que 10 jeunes nageurs nés entre 1996 et 2000, c'est-à-dire des catégories minimes et cadets sont retenus par le technicien et classés nageurs compétiteurs. Natation:des étoiles montent L'équipe poussins pupilles a raflé presque toutes les médailles mises en jeu au Championnat national de Béjaïa. Au milieu de ce potentiel prometteur, deux nageurs ont émergé du lot. En 1er année minime le jeune Mechani Med Mazigh a fini 6e chez les 1992. Son frère plus jeune, Mechani Younès, de son côté, a brillé par ses qualités et ses dispositions. Ces étoiles montantes ne doivent pas occulter les difficultés rencontrées par les formateurs. Le personnel qui s'attache à donner aux enfants la possibilité de s'exprimer, vit une situation financière difficile. La majorité des encadreurs sont des contractuels recrutés par l'Opow lequel se débat dans des problèmes financiers. Si le président de la fédération a reconnu les mérites des encadreurs de Bouira en disant qu'ils ont chamboulé la formation positivement, à Bouira les regards restent rivés sur le football et rien que le football. La DJS de Bouira promet de revoir son barème de répartition des fonds et saura donner le coup de pouce utile à la natation.